L’ampleur des ravages est sans précédent dans la cinquième région d’Éthiopie, où le pic de violences a causé, samedi 4 et dimanche 5 août dernier, la mort de dizaines personnes, des blessés par centaines, et entraîné la mise à sac d’institutions bancaires, dont l’Oromia international Bank [1] et le pillage de nombreux commerces, particulièrement à Jijiga et, dans une moindre mesure, à Dire Dawa. Le personnel de la compagnie chinoise d’exploration pétrolière et gazière, Poly GCL Petroleum Investments, dans les activités sont situées dans l’Ogaden, devant l’intensité des affrontements, a été évacué précipitamment [2]. Le triste souvenir des soixante-et-onze employés chinois et éthiopiens tués par le mouvement armé de l’ONLF en 2007 sur le même périmètre d’exploration, était sans doute à l’esprit de ces salariés affolés par les nouvelles de tueries.
L’attaque de Jijiga élément déclencheur…
Des affrontements armés auraient aussi été signalés, entre les forces locales de sécurité de la Liyu police aux forces armées fédérales à Jijiga. Le feu qui aurait pris à Jijiga a rejailli sur toute la région, et malheureusement, au delà même des frontières éthiopiennes. Dans la matinée du lendemain des évènements de Jijiga, où des oromos avaient été pris pour cibles par les populations et les forces de la Liyu police, d’autres oromos prirent, à leur tour, à parti des habitants somalis dans des localités majoritairement oromo, sans se soucier de leur nationalité. La seule appartenance somalie était suffisante pour valoir des violences.
Or Dire Dawa est très prisée par les vacanciers djiboutiens, qui s’y trouvaient en grand nombre. Ils avaient profité des prix très abordables, un peu moins de 20 dollars USD pour un aller-retour Djibouti–Dire Dawa, pour s’y rendre nombreux en famille. Ils n’ont pas été épargnés par les tueries. Selon un premier bilan, six de nos nationaux, membres d’une même famille, auraient perdu la vie durant la seule journée du 5 août, dans l’incendie de leur domicile estival [3]. L’intervention des forces fédérales a permis de stabiliser les choses, mais la situation reste fragile.
Selon un haut responsable du ministère des transports, depuis la fin juillet des centaines de familles djiboutiennes ont décidé d’écourter leur séjour et pris le train du retour, alertées par des actes d’incivilités et l’intensité de la tension entre oromos et somalis. Aussi, on ne peut que s’interroger sur le manque de réactivité et de discernement de notre Consulat à Dire Dawa. Les signes avant coureurs de cette catastrophe auraient été palpables.
Le gouvernement djiboutien, dès qu’il a eu connaissance des tristes événements, a organisé le rapatriement de ses ressortissants d’Éthiopie. L’évacuation des familles djiboutiennes a commencé le mardi 7 août, à Dire Dawa, où environ 600 personnes ont embarqué dans des bus pour une évacuation par la frontière de Galileh, ainsi qu’à peu près 160 passagers à bord de deux avions envoyés en urgence par Djibouti Airlines. L’évacuation se déroulera sur plusieurs jours, il s’agit de secourir entre 2500 et 3000 de nos concitoyens. Dans l’attente de leur rapatriement les Djiboutiens ont pu trouver refuge dans l’enceinte du Consulat à Dire Dawa. En vacances à sa résidence privée de Debre Zeit, en Éthiopie, le chef de l’État, Ismaïl Omar Guelleh, a décidé, de quitter son lieu de villégiature après l’intermède du 5 août, à Khartoum, pour assister à la cérémonie de signature de l’accord de paix au Soudan du Sud, et de les terminer dans la quiétude de la ville d’Ali Sabieh.
Craignant des représailles sur la population oromo résidente à Djibouti, le gouvernement, a mis fermement en garde la population djiboutienne des risques qu’elle encourait à violenter les communautés éthiopiennes installées à Djibouti. L’ensemble des forces de sécurité aurait été mobilisé afin d’assurer la protection des ressortissants éthiopiens. Lundi 6, le directeur de la Police nationale, Abdillahi Abdi Farah s’exprimant sur les ondes de la radio télévision de Djibouti, a exhorté les jeunes à agir en conscience afin de ne pas enfreindre la loi en cherchant à venger les victimes des troubles interne à l’Éthiopie. « Nous voulons rappeler à la population, mais surtout aux jeunes qui tenteraient de commettre des troubles à l’ordre public ou des actes de violences envers les ressortissants étrangers vivant dans notre pays de ne pas commettre des troubles à l’ordre public ou des actes de violences envers les ressortissants étrangers vivant dans notre pays […] Les forces de police nationale sont déployées partout. J’aimerai aussi inviter les parents de ces jeunes à travailler avec nous pour éviter en amont que leurs enfants ne commettent des délits. La paix est la chose la plus chère au monde et nous devons tout faire pour la préserver. […] Je tiens à rappeler que tous les actes de violences seront sévèrement punis dans le respect de la loi. Nous détenons déjà plusieurs personnes qui ont commis des actes de violences ».
Apparemment il n’a été entendu qu’à demi, puisque des centaines d’Éthiopiens étaient rassemblés dans la soirée du mardi 7 août devant la résidence officielle du ministre de l’Intérieur, Hassan Omar Mohamed, au Plateau du Serpent, afin de protester contre les violences dont ils étaient l’objet et demander au gouvernement de faire tout son possible pour assurer leur protection. Visiblement ils étaient en colère. Un éthiopien questionné nous a confié vivre dans la peur d’être harcelé violenté, et souhaiterait son rapatriement en Éthiopie. Depuis des mesures renforcées ont été prises, la quiétude et l’apaisement seraient de retour chez les résidents éthiopiens dont certains auraient subi des violences. Des cas d’agressions, dont quelques blessés ayant nécessités une hospitalisation, auraient été attestés. Il est important de signaler que, des informations non vérifiées de la presse éthiopienne, auraient évoqué, à tord, la mort de six ressortissants éthiopiens sur notre sol suite à des représailles de la population djiboutienne, il n’en est rien [4].
La question des conflits communautaires se pose avec acuité depuis des années
Ces affrontements entre Oromos et Somalis remontent à la création de l’État fédéral éthiopien en 1995, et à la consultation organisée en 2004 auprès des populations résidentes de zones limitrophes litigieuses quant à savoir s’ils souhaitaient intégrer les régions oromo ou somali. Sauf que ce résultat n’a jamais été accepté par la population ni les autorités somalies. Elles considèrent qu’il a été entaché d’illégalités, d’irrégularités et de manipulations. L’organisation des élections censées permettre de pacifier la situation semble l’avoir qu’envenimée. Depuis, le vers est dans la pomme !
Ces dernières violences sont concomitantes à la tenue exceptionnelle d’une assemblée de notables des clans somalis, du 2 au 5 août à Dire Dawa, et non à Jijiga, la capitale régionale, comme pour mieux signifier leur défiance à l’égard du président de région, Abdi Mohamoud Omar, alias Abdi Illey. Dans une certaine mesure le ton était donné !
Cette réunion avait pour principal objectif de provoquer le remplacement de l’homme fort de la région. Ce dernier avait d’ailleurs pas manqué d’en dénoncer la tenue et déclaré son intention d’en organiser une autre, mais cette fois-ci à Jijiga, le 5 août. Il considérait - à raison - la tenue de l’assemblée de Dire Dawa comme une manœuvre orchestrée par le gouvernement d’Abiy Ahmed, pour le destituer.
Depuis la publication le 5 juillet par Human Rights Watch d’un rapport sur les droits de l’homme et les violences perpétrées dans la deuxième plus grande région d’Éthiopie, Abdi Illey craignait que son sort ne soit scellé.
Baroud d’honneur de Abdi Illey
Il a prononcé un discours qui restera dans la mémoire collective, comme pathétique, pour essayer de se disculper des crimes perpétrés par son administration extrêmement répressive. C’est du haut du perchoir du parlement régional qu’il s’est exprimé en direct au niveau national. Il a sans convaincre essayé de faire amende honorable pour les exactions commises par les forces de la Liyu police, notamment en minimisant son rôle. Il n’aurait été qu’un simple exécutant, soumis comme le reste de la population, aux diktats et à l’oppression du régime précédent dominé par le TPLF. Il ne récuse la véracité ni des crimes ni des exactions répertoriés par Human Rights Watch, il en rejette simplement la responsabilité sur autrui, en l’occurrence l’ancien directeur de l’Agence nationale de renseignement et de sécurité, Getachew Assefa [5].
« J’étais un outil du TPLF. Ils [TPLF] avaient un pistolet sur ma tête tout ce temps. Je donnais également chaque centime du budget de la région en paiement de la rançon à quelques Tigrés [signifiant le TPLF, généraux et d’autres politiciens clés]. Je vais tout vous dire aujourd’hui. Chaque ordre de tuer ou provoquer ces crises venaient d’eux [TPLF]. Ce sont eux [TPLF] qui commandaient les tueries, je le faisais pour me sauver. Getachew Assefa a également ordonné chaque massacre dans la région. Il [Getachew Assefa] est à l’origine du conflit Oromos-Somalis. Pensez-vous qu’Oromos et Somalis allaient faire la guerre sans que quelqu’un ne soit derrière, a-t-il demandé ? […] ».
In fine il affirme que ces conflits identitaires et frontaliers qui ont causé la mort de milliers de personnes ont été montés en épingles artificiellement par le TPLF, afin de focaliser l’attention des communautés oromos sur ces questions de sécurité, au lieu de les voir se fédérer sur des questions sociales ou de partage de pouvoir. Ils représentent près de 40% de la population totale, alors que les Tigrés détenteurs des rouages de l’État depuis 1991, sont minoritaires, à peine 6%.
« Dans le même discours, il a également affirmé que le premier ministre Abiy Ahmed est un Dieu envoyé, un prophète et Lemma Meggerssa [président régional Oromia] est comme son disciple. […] Il a déclaré qu’“Il était prêt à travailler avec eux et à faire partie des changements qui ont lieu dans le pays” » [6].
Ne craignant pas le ridicule, pour desserrer l’étau autour de lui, il ose les flagorneries pour essayer de conserver son accès privilégié aux ressources publiques. Il dispose dans sa manche d’un atout inestimable, la fidélité d’une force de sécurité lourdement armée de plusieurs dizaines de milliers d’hommes, rendant délicat tout mouvement non consenti de sa part visant à le dessaisir de ses responsabilités politiques. C’est son dernier joker !
La population n’est pas dupe
Dans une tribune publiée le 13 juillet, Felix Horne, chercheur à Human Rights Watch pour l’Érythrée et l’Éthiopie dresse un réquisitoire contre Abdi Illey en réponse à sa déclaration dans laquelle il se défaussait des crimes. Son plaidoyer vise à convaincre de la nécessité de lutter contre l’impunité des crimes passé afin que ces actes criminels ne se répètent pas et que leurs auteurs ne restent pas impunis. L’histoire de l’Éthiopie est jalonnée de périodes de violences politiques caractérisées par des régimes autoritaires, qui ont donné lieu à de graves violations des droits humains, c’est la raison pour laquelle il lui semble important d’insister pour rappeler les responsabilités de chacun, et particulièrement, celles Abdi illey. Il serait le principal responsable des atrocités commises sous son autorité par les Liyu police.
« Human Rights Watch a publié Nous sommes comme les morts, un rapport documentant la torture, le viol et d’autres violations graves des droits de l’homme dans le tristement célèbre prison d’Ogaden en Somalie. Abdi Mohamoud Omar, président de la région somalie, communément appelé « Abdi Illey », est l’un des principaux responsables de ces abus. La Police Liyu impliquée dans de graves violations des droits dans la région Somalie et de plus en plus dans la région voisine d’Oromia.
En réponse au rapport, Abdi Illey a libéré de nombreux prisonniers de la prison d’Ogaden et a annoncé qu’elle serait fermée et convertie en mosquée. Le gouvernement fédéral aurait également demandé sa démission.
[...] Le 11 juillet, il fait un discours audacieux au parlement régional somali et à la télévision d’État, accusant l’ancien chef du renseignement éthiopien, Getachew Assefa, d’avoir dirigé les abus. Il a également apporté son soutien au premier ministre Abiy et à son programme de réformes et a demandé pardon. C’est un virage choquant de 180 degré d’un homme dont la position avait été si sûre dans le passé, malgré de nombreuses allégations d’abus, prétendument en raison de ses liens étroits avec le renseignement et la sécurité fédérales éthiopiennes » [7].
Les charges qui pèsent contre le président de la région ne sont pas ceux qui manquent, un document conjoint publié mi-juin 2018 par OCHA et la commission nationale de gestion des risques de catastrophe (NDRMC) établit que la situation des populations déplacées en raisons des conflits entre les habitants de l’Oromia et la Somali, entre 2012 et la mi-avril 2018 ont provoqué le déplacement d’au moins 1 073 766, dont la plus grande partie l’ont été depuis septembre 2017 [8]. Abdi Illey est en fonction depuis 2010, il est donc comptable de ces malheurs et de ces atrocités.
« Les autorités éthiopiennes doivent immédiatement démobiliser la police de Liyu et la remplacer par une police qui respecte les droits de l’homme. Ces officiers voyous ne doivent pas être autorisés à brutaliser les populations à leur guise. […] En 2017, les incursions dans l’Oromia ont causé la mort de centaines de personnes et le déplacement de plus d’un millions de personnes […]
Amnesty International appelle les autorités éthiopiennes à mettre en œuvre les recommandations du référendum de 2004, qui a voté en faveur d’une démarcation claire de la frontière Oromia-Somalie, afin de s’attaquer aux causes profondes des tensions dans la région » [9].
Abdiwasa Bade, chercheur éthiopien somali, à l’Université d’Addis Abeba, explique la crise en région somali par les pouvoirs absolus qui ont été conférés président de l’État régional : « Le comportement personnel d’Abdi Illey est une menace pour l’unité et la sécurité du pays » [10].
Il semble que la dernière étincelle qu’Abdi Illey a provoqué à Jijiga pour se maintenir au pouvoir, appelant à l’autodétermination de la région somalie d’Éthiopie, invoquant l’article 39 de la constitution [11] et en opposant encore une fois oromos et somalis, lui aura été fatale. Ces violences auraient été attisées par des messages de haine. Il a été rapporté par les médias locaux des messages imprimés sur des tracts, d’autres circulant sur les réseaux sociaux, et portant des contenus sensibles sur le plan ethnique, appelant à des attaques contre les oromos, ainsi que des messages appelant à la prise de possession de terres, avaient largement été diffusés dans la ville et ses environs. Ces affrontements ont duré plusieurs heures avant que la police fédéral ne ramène le calme. Elle a dans la foulée délogé du fauteuil le fauteur de trouble et permis ainsi d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de cette région la plus tourmentée, et dont, la population, est la plus démunie d’Éthiopie alors que, paradoxalement, son sol regorge de gisements fossiles et gazières. Abdi Illey a été arrêté et transféré dans la capitale pour répondre de ses crimes devant la justice dans la journée du 6 août [12]. Ahmed Abdi Mohamed, anciennement responsable régional des finances, assurera l’intérim de la fonction, dans l’attente de la convocation du Congrès du parti.
Pour autant elle n’est pas encore sortie de l’ornière de la haine ethnique et rien ne dit que ces démons ne puissent ressurgir si rien n’est fait pour ramener la confiance entre les différentes communautés. Pour enrayer la spirale des violences il ne suffira pas d’avoir bouté hors des murs de la région Abdi Illey, mais plutôt s’assurer que l’extraction des ressources naturelles de l’Ogaden bénéficiera aussi aux populations autochtones. C’est la question pendante à laquelle Abiy Ahmed, qui s’est montré très silencieux tout au long de cette crise, devra rapidement répondre s’il souhaite apaiser les cœurs et les esprits de la communauté somalie. Les persécutions subies par les populations de l’Ogaden pour s’accaparer leur terre, décrite par Juweria Ali dans une publication récente dans les colonnes d’Addis Standard, est très instructive et donne froid dans le dos. Elle révèle une réalité méconnue et dont les maux, si ils ne sont pas traités, risquent d’embraser encore une fois la région - voire au delà - pour encore des décennies…
« Après la découverte d’importantes réserves de pétrole brut et de gaz naturel dans le bassin de l’Ogaden de 350 000 kilomètres carrés, les zones entourant les réserves potentielles de pétrole et de gaz ont été fermées, exacerbant un embargo commercial imposé à la région depuis 2007. […] Cela a abouti à une politique de campagne de la terre brulée contre la région, à l’interdiction des organisations internationales et à un nombre record de violations des droits humains commises par la police de Liyu et l’armée éthiopienne après cette période.
Les civils vivant autour des réserves potentielles de gaz ou de pétrole sont régulièrement déplacés ou expulsés par la confiscation du bétail, l’emprisonnement, la violence sexuelle et le meurtre. A d’autres moments des villages entiers ont été incendiés comme documente un rapport 2008 de Human Rights Watch. […
Les communauté somaliennes ne considèrent pas que l’administration d’Abdi Mohamoud Omar, le président régional somaliens, puisse représenter les affaires des somaliens à ce moment critique, car il est largement considéré comme faisant partie des principaux responsables du répressif TPLF de la région de l’Ogaden. Fait important, son administration est responsable de graves violations des droits de l’homme, y compris de tortures, d’exécutions extrajudiciaires, d’emprisonnements et de déplacements forcés exacerbés par des projets d’exploration pétrolière et gazière » [13].
Mahdi A.
[1] « Trouble in the somali federal region », Ethiopian Observer, 4 août 2018.
[2] « Oil companies evacuate their personnel ethio-somali region », Ethiopian Observer, 11 août 2018.
[3] « Djiboutian flee Dire Dawa », Ethiopian Observer, 11 août 2018.
[4] « Arefaynie Fantahun,- Violent attack on Ethiopian nationals in Djibouti », Ethiopia Observer, 10 août 2018.
[5] « Dawit Endeshaw,- Defense security shakeup », The Reporter, 9 juin 2018.
[6] « Abdi Iley I was tool for TPLF », Ecadforum, 12 juillet 2018.
[7] « Félix Horne,- Ethiopia torture victims deserve justice », Human Rights Watch, 13 juillet 2018.
[8] « Ethiopia : Oromia-Somali conflict-induced displacement – situation report N°4 (20 juin 2018) », Reliefweb, 20 juin 2018.
[9] « Ethiopia : Police unit unlawfully killing people must be stopped », Amnesty International, 31 mai 2018.
[10] « Tom Gardner,- Claims of ‘non-stop cycle of torture’ involving officials ethiopian jail ogaden »,The Guardian, 5 juillet 2018.
[11] « Abdi Ileys resignation usher in new era for the somali region », Ethiopian Observer, 7 août 2018.
[12] « Dawit Endeshaw,- Ethiopia-Somali region president resigns »,The Reporter, 6 août 2018.
[13] « Juweria Ali,- Ogaden basin : a source of peril or prosperity for the somali region »,Addis Standard, 4 juillet 2018.