Une marche inédite par son ampleur s’est déroulée à Djibouti, sans doute l’une plus grandes mobilisations populaires de notre pays. La société civile était le chef d’orchestre de cette importante mobilisation dont l’objectif était d’inciter le président Ismaïl Omar Guelleh à rester encore au pouvoir et donc de se porter candidat pour un 4e mandat à la tête de l’État.
Cet évènement, reporté plusieurs fois, s’est finalement déroulé dans la matinée du 1er novembre. Le point de départ se situait aux abords de la route de Venise, le cortège passait sous les fenêtres du palais présidentiel avant d’aboutir sur la grande esplanade du Palais du peuple. Tout avait été organisé avec minutie et réglé comme du papier à musique… Tous les ingrédients étaient réunis pour permettre la réussite de l’« événement » de la rentrée politique, l’appel de la nation à IOG.
Ambiance
La manifestation monstre s’est déroulée dans une ambiance festive. Le trajet a été parcouru sous les applaudissements, en reprenant les paroles des chanteurs chargés d’animer l’événement, et dont les chants et les couplets entraînants étaient diffusés tout le long du parcours. Rien n’a été mis de côté, tout a été pensé, on n’a pas mégoté sur les moyens pour donner l’impression d’une ambiance électrique, d’une fête populaire haute en couleurs. « Ce matin c’est la fête et la joie. C’est normal que nous dansions », s’exclame une dame, très heureuse de manifester sa passion pour IOG.
Les chanteurs en grand nombre ont enflammé la population avec des morceaux joliment mis en musique. On avait l’impression qu’une sorte d’hystérie s’était emparée de la foule malgré un soleil de plomb, le thermomètre indiquait tout de même près de 33 degré à l’ombre. On ne pouvait pas s’en empêcher de se dire sous la chaleur ambiante qu’il fallait être soit très téméraire pour affronter cette véritable fournaise en dansant ou soit vraiment aimé son président pour supporter de rester plusieurs heures en plein soleil, en scandant des slogans en faveur d’une reconduction d’IOG au pouvoir tout en esquissant des pas de danses aux sons des jolies mélodies spécialement concocter pour marquer l’évènement.
La longue marche, un véritable parcours du combattant qui n’a pourtant pas entamé l’ardeur et la détermination des militants à être là, pour IOG, sous un soleil de plomb. D’ailleurs l’arrivée sur l’esplanade du Palais du peuple des sympathisants et militants venus des quatre coins de la capitale, après la longue marche, se faisait de façon bruyante, ils laissaient éclater leur joie d’être au lieu de rencontre, même le lieu était vraiment trop exigu pour contenir une telle foule.
« Nous refusons que tu quittes ta fonction »
Les slogans de mobilisation de la société civile, étaient sur toutes les lèvres. Ils étaient repris par toutes personnes présentes sur l’esplanade et sur le bord des routes adjacentes, puisque la foule était si importante que presque tout le centre ville fut interdit à la circulation automobile. Les militants dansaient pour accompagner la musique. Le show a duré plusieurs heures, à certains moments la fièvre est montée, notamment lorsqu’une femme yéménite a pris le micro pour s’adresser à la foule réunie, depuis le chapiteau dressé sur l’esplanade du Palais du peuple.
Elle a harangué la foule en prononçant un vibrant hommage au président Ismaïl Omar Guelleh. Elle a souhaité rappeler ce que le peuple yéménite doit au chef de l’État, qui a accepté de les accueillir après les troubles et la désolation qui s’est abattu sur le Yémen les contraignant à fuir leur patrie. Elle a rappelé qu’au déclenchement du conflit, tous les pays limitrophes du Yémen ont refusé de les accueillir, à l’exception de la République de Djibouti. Elle s’est interrogée sur ce qu’ils seraient devenus si notre pays avait également fermé ses portes à leur détresse et à leur souffrance. C’est la raison pour laquelle elle a souhaité prendre la parole, pour exprimer enfin la reconnaissance et la gratitude du peuple yéménite non seulement à l’égard d’IOG, mais plus encore au peuple djiboutien qui a su les intégrer et les faire se sentir comme chez eux alors qu’ils avaient tout quitté, tout abandonné. Enfin elle a expliqué que la population de Djibouti ne connaissait pas la chance qu’elle avait d’avoir Ismaïl Omar Guelleh à la tête de l’État, un homme qui a su préserver la quiétude et la paix entre ses habitants. Elle dit comprendre que la population djiboutienne souhaite conserver encore IOG au pouvoir, et qu’elle partageait ce même rêve pour Djibouti.
A ce témoignage poignant sur les atrocités et les difficultés traversées par le peuple frère yéménite, ainsi que la grande reconnaissance du peuple yéménite à l’endroit du chef de l’Etat, la foule assemblée sur l’esplanade a répondu par des ovations et des acclamations en entérinant cette demande, de voir IOG rester au pouvoir.
Un moment la machine s’est un peu emballée. Aboulkader Daher Aden, qui était un peu le chauffeur de salle et responsable de la distribution du micro aux différents orateurs de la société civile, a été un peu dépassé par la ferveur ambiante lorsqu’un grand nombre de personnes présentes ont voulu s’exprimer en même temps sur les raisons pour lesquelles elles souhaitent qu’IOG reste au pouvoir pour un 4e mandat. C’est ainsi qu’à un bref instant le chapiteau a été complètement pris d’assaut, il fallait jouer des coudes pour se frayer un chemin en vue d’accéder au micro. N’empêche le calme a été rapidement rétabli !
On retiendra que les intervenants ont charmé le public, égrenant les grandes actions du locataire du palais présidentiel, tous les discours se sont longuement attardé sur le bilan de quinze années de règne d’IOG, en énumérant toutes ses réalisations : infrastructures, croissance économique, rayonnement international… Les intervenants n’ont pas manqué de faire l’éloge des grandes qualités humaines du chef de l’État, tout en mettant en relief les réalisations à tous les niveaux réalisés par Djibouti durant les trois mandats du président Guelleh.
Les organisateurs ont de quoi être satisfait puisque la mobilisation a été exceptionnelle, la fête a été belle, elle a tenu ses promesses de joie, de gaité, et d’allégresse. Un travail de proximité très intense a été effectué à ne pas douter, par l’UNFD et le RPP pour atteindre le succès de cette grande marche. Il ne fait aucun doute la machine est lancée. Les militants du RPP qui s’étaient mobilisés en grand nombre ont sans doute vécu des moments fabuleux. Ils semblaient confiant quant à la victoire d’IOG aux prochaines élections présidentielles.
IOG bénéficie de nombreux et importants soutiens
La campagne présidentielle a réellement démarré ce matin. IOG a souhaité avant tout faire une véritable démonstration de force avec cette grande marche, en mettant son jeu sur la table, et donc les appuis qui sont les siens pour mener cette campagne présidentielle qu’il compte bien entendu gagner. Il bénéficie de l’appui de divers mouvements associatifs, d’étudiants, de syndicats, des grandes et moyennes entreprises, des médias publics, et d’un soutien qui s’est toujours avéré par le passé toujours déterminant, celui de l’UNFD, et donc des femmes. C’est sa pièce maîtresse, son joker.
Il va de soit que la candidature d’IOG au sein de la majorité ne souffre d’aucune contestation. Pour autant il devra manœuvrer habillement afin de faire taire les divisions et les luttes d’influence intestines qui rongent de l’intérieur son parti, le RPP, s’il souhaite mener une campagne sans remous…
Une bonne partie de la population djiboutienne qui d’ordinaire se tient loin des débats politiques, est descendue dans les rues ce matin, la population semble dans sa majorité favorable à IOG. Cette frange de la population semble lui être reconnaissante, particulièrement les femmes, pour avoir amélioré le quotidien de centaine de milliers de Djiboutiens. Il n’y a qu’à voir leurs regards, l’ardeur des témoignages sur le chef de l’État de ces femmes qui étaient ce matin sur l’esplanade pour en prendre pleinement conscience : on sent bien qu’elles ont une sorte d’attachement à la stabilité, elles semblent avoir peur du changement, elles le perçoivent comme un risque probablement !
Pour autant, il y a une véritable aspiration à un changement profond de la société. Le président réélu ne pourra pas ignorer l’accroissement des inégalités et les dysfonctionnements d’une économie financée essentiellement par la rente portuaire. Elle est aussi rongée par le chômage, le marché informel, la corruption, ainsi que des importants manques en matière d’éducation, de formation professionnelle, de santé, de justice et de logements qui constituent les véritables risques d’implosion de la société. Autant de défis à relever !
Cette élection, dont tout le monde s’accorde à considérer qu’elle sera gagnée par IOG, devra permettre néanmoins l’ouverture d’un véritable débat sur l’avenir du pays. Cet avenir passera-t-il par une réforme du système de l’intérieur ? Le compte à rebours pour l’élection présidentielle a commencé, le chef de l’État va annoncer dans les jours qui viennent son intention de rempiler pour un quatrième mandat, maintenant que le terrain a été balisé. Le moment semble bien choisi pour que celui qui a le plus de chance d’être élu fasse connaître son programme pour les cinq prochaines années… Un nouveau mandat mais pourquoi faire ? La réponse est très attendue monsieur le président !
Les challengers d’IOG savent à quoi s’en tenir après cette impressionnante démonstration de force. L’élection semble déjà pliée. A ce jour il n’y a aucun candidat déclaré en mesure de faire douter Ismaïl Omar Guelleh ou ses soutiens de ce que la victoire est presque à portée de main.
Mahdi A. , photos Hani Khiyari
J’ai bien parié sur 100000 personnes, mais c était plus quelle ambiance une mobilisation reçue mais bravo et merci cher mahdi vous avez écrit que de vérité des phrases mesurés des mots correctes et rangés bravo.
Le destin d’un peuple ne se reduit jamais a un homme, meme si il serait un saint doue de tous les talents,mais avant tout d’institutions et ensuite de consensus.
Pire encore, le RPP et la clique au pouvoir aura regne sans partage pour un grand total d’un demi siecle a la fin de ce mandat, et ce depuis notre independance.
Et comme si toutes ces raisons des plus fondamentales ne suffisaient pas en elles meme- institutions sur mesure, re-ecrite et bafouees en permanence a commencer par la constitution, la justice, parlement reel ou liberte de presse ; conflit et consensus national en ruine etc ; culte absurde des personnalites etc- nos statistiques de sante, malnutrition, pauvrete etc sont pire ou comparable a ceux des pays les plus recents ou frappes de catastrophes comme le Rwanda, l’Erythree voire l’ Ethiopie ou le Somaliland.
Peut-on faire pire en terme de gouvernance catastrophique, surtout pour un cite-Etat qui croule sous les donations et rentes en tous genre (dont le consensus national et institutitions en crise ne sont pas des moindre en terme de crime commis a notre insu) ?
Je soutiens 100% a IOG pour un nouveau mandat, vive IOG je te souhaite longue vie et plein de bonheur.