L’Association des femmes de Tadjourah (AFT) a organisé mercredi 18 février une cérémonie de lancement d’un projet d’autonomisation des femmes et de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF), en présence de Joseph Silva, ambassadeur de l’Union européenne à Djibouti, du président du Conseil régional de Tadjourah, M. Hassan Houssein Omar, du préfet adjoint de Tadjourah, M. Habib Djilaniet et de la présidente de l’Association des femmes de Tadjourah, Mme Hassan Hassantou. L’Union européenne a subventionné ce projet à hauteur de 141 000 euros, soit l’équivalent de 32 millions de francs Djibouti.
Lors de son intervention, l’ambassadeur Silva a déclaré : « l’Union européenne poursuivra ses efforts en collaboration avec l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile et des partenaires afin de promouvoir l’égalité des genres et l’élimination des violences à l’égard des femmes, notamment les mutilations génitales féminines », tout en précisant que « l’Union européenne a annoncé une politique de "tolérance zéro contre les MGF", en Europe et partout dans le monde ». Il a par ailleurs souligné que « le projet de l’Association des femmes de Tadjourah est un projet de développement, par excellence, par son appui pour l’insertion professionnelle des femmes en milieu rural ».
Ce projet intitulé « Appui au processus d’éradication des MGF dans les zones rurales reculées des sous-préfectures Dorra, As-eyla et Kor Angar » vise à amener les femmes exciseuses et les organisations féminines locales à s’impliquer davantage dans la lutte contre les MGF à travers l’éducation et l’insertion socio-économique des femmes. Il a été retenu dans le cadre d’une subvention de 434 000 euros, soit 87 millions de francs Djibouti pour « l’intervention en République de Djibouti en faveur du soutien des droits collectifs des femmes, des personnes handicapées et le droit à la liberté d’expression ».
Pour parvenir à ce résultat, l’AFT s’adressera à la population et aux leaders locaux des zones rurales reculées, qui seront mobilisés sur une période de 18 mois, conduira une étude-diagnostic sur la pratique des MGF et une action de sensibilisation à la lutte contre ces pratiques à travers l’éducation et l’insertion socio-économique des femmes.
Ce nouveau projet de l’AFT s’inscrit dans la continuité d’un précédent projet subventionné par l’Union européenne, dont près de 3000 personnes ont bénéficié dans six localités différentes, notamment les dirigeants communautaires et religieux.
La pratique des mutilations génitales féminines représente un véritable fléau avec près de 93% de filles et de femmes victimes en République de Djibouti, en particulier dans les régions rurales.
Christophe Forax et Ilwad Elmi Mohamed