L’hôtel Les Acacias accueille une première session de formation consacrée à la protection des enfants vivant dans les rues de Djibouti, dans le cadre du projet « Solutions pérennes pour les populations hôtes, les réfugiés et les migrants les plus vulnérables à Djibouti » financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le ministère de la Femme et de la Famille et l’Organisation internationale des migrations. Ce partenariat a été salué par le représentant du ministère de la Femme et de la Famille, l’ambassadeur de l’Union européenne à Djibouti, Adam Kulach et la cheffe de mission de l’OIM Djibouti, Lalini Veerassamy. Ce projet, financé à hauteur de huit millions d’euros, soit environ 1,646 millions de francs Djibouti par l’Union européenne, s’inscrit dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique de l’Union européenne, dont l’objectif est de remédier aux causes profondes de l’instabilité et de la migration irrégulière et des déplacements forcés en Afrique.
Lors de la cérémonie d’ouverture de la formation l’ambassadeur Kulach a déclaré : « Un grand nombre d’enfants migrants passent par Djibouti et parfois s’y arrêtent pour une période plus ou moins longue, vivant dans les rues la plupart du temps. En route, en transit, puis, souvent, à destination trop d’enfants sont victimes d’abus de toute sorte. […] Plus encore qu’avec les autres catégories de migrants, notre devoir d’humanité nous commande d’agir ici et maintenant pour prévenir, informer, secourir les enfants migrants et pour poursuivre sans relâche toutes les personnes qui les vendent et les exploitent. Puisse l’atelier d’aujourd’hui conduire à une réelle amélioration du sort de ces enfants migrants ».
Deux expertes de l’OIM Genève ont parlé de diverses thématiques, comme la gestion de cas, les principes de l’intérêt supérieur de l’enfant, les techniques d’entretien. Une vingtaine de participants du ministère de la Femme et de la Famille, de l’ONARS, du secrétariat chargé des Affaires sociales, de l’UNFD, de Caritas, de Daryel, du centre de protection de l’enfance et de SOS Village bénéficient de la formation de trois jours. A la fin de celle-ci, ces acteurs du travail social auront acquis des compétences utiles pour mieux assister les enfants qui leur seront envoyés et éventuellement un retour volontaire dans leur pays d’origine.
Cette session de formation est l’occasion de parler des droits des migrants mineurs en particulier. La République de Djibouti a signé et ratifié le Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant de 1989, dont l’article 22 crée une obligation particulière de protection des enfants migrants. Mais pour mettre en œuvre cette obligation, des procédures dédiées doivent être mises en place, des équipes formées, la police et la justice doivent être pleinement informées de leurs devoirs et en tirer les conséquences. Il faut souligner l’important besoin d’information et de formation des forces de l’ordre et du personnel judiciaire et le besoin d’une action décisive de protection des migrants par-delà le plan d’action national qui a été prolongé sans changement jusqu’en 2020. C’est l’un des objectifs de ce projet de l’OIM financé par l’Union européenne, qui couvre aussi l’Éthiopie et le Yémen, à côté d’actions directes d’assistance aux enfants migrants vulnérables ou victimes.
Ilwad Elmi