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Djibouti, que faire politiquement ?
par Bolock Mohamed Abdou, décembre 2018 (Human Village 34).
 

Nous ne pouvons pas, en étant conscients, adultes, avec un cerveau et un cœur, rester indifférents, silencieux, devant la violence, l’injustice, la persécution, l’abus, ou autre mal. Même si on ne peut agir, on peut parler, ne serait ce que virtuellement. Et des vies peuvent être sauvées.
L’ordre public, c’est d’abord du dialogue. Et le dialogue ne peut pas consister simplement à dire aux gens : « J’ai conscience des difficultés de votre existence » en s’arc-boutant pour ne rien changer à la politique mise en oeuvre.
Les gens qui n’ont aucune valeur morale, aucun principe et aucune conviction ont rarement de grands idéaux. Ils sont plutôt intéressés par l’appât du gain, les possessions matérielles, la facilité et leurs intérêts personnels.
Le pire de l’aveuglement c’est d’être aveugle à sa propre cécité.
N’oublions jamais que demain n’est pas une certitude, alors évitons de remettre systématiquement à plus tard. Peu importe ce qu’on désire faire ou entreprendre, commençons maintenant !
Nos ambitions représentent ce que nous désirons être et nos aspirations ce que nous désirons avoir. Faisons des efforts pour mériter les choses. Évitons de nuire aux autres ou de perdre notre dignité pour nous accomplir. Soyons constants et déterminés.
Le pouvoir détient toutes les cartes en main pour pacifier l’espace politique, et surtout le contexte régional lui en offre l’opportunité, à condition qu’il reste sourd aux faucons de tous bords et engage le dialogue sincère avec le peuple.
Je n’arrive pas bien à comprendre pourquoi un pouvoir qui a tout fait pour écarter l’opposition et les corps intermédiaires de sa verticalité demanderait aujourd’hui aux partis politiques et aux partenaires sociaux de dialoguer et proposer des solutions à moins qu’il soit contraint et forcé.
Nombre d’éditorialistes peinent à expliquer l’état d’esprit de l’opinion djiboutienne, après tant d’années d’injustices et de privations. Eh bien, je trouve très éclairante cette formule prononcée au coin d’une rue par un anonyme : « Moi, je ne m’attendais à rien, mais pas à ce point ».
Une des tragédies de notre pays et de notre époque c’est que mille initiatives existent, pour l’alternance et pour résoudre les problèmes dans la solidarité, l’éducation, l’urbanisme, l’art, la santé, le mieux vivre, mais elles naissent dans la société civile, dans l’ignorance totale des pouvoirs.

Le pouvoir djiboutien a quand même encore un atout : l’extraordinaire médiocrité de l’opposition.
Nous sommes de plus en plus hypocrites, car nous n’osons pas dire ce que nous pensons réellement par peur de représailles ou que cela soit mal perçu par les autres. Nous devrions pourtant être francs, tout en ayant de la mesure, car faire semblant est destructeur.
Dans la période si grave que traverse Djibouti, notre pays, j’appelle chacun à la mesure et au refus de toutes les formes d’injustices. Elles engendreraient les pires dérives dont la République serait la première victime. Seuls le dialogue et le compromis permettront l’apaisement et la recherche des solutions à nos problèmes.
Sinon, on entre dans l’inconnu...

Bolock Mohamed Abdou

 
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