Dans la vie, tout est question de vision, de perspective, de choix, de priorités, d’état d’esprit et surtout de volonté. Nous vivons une période difficile, où l’individualisme systèmatique, le profit à n’importe quel prix, et le matérialisme l’emportent sur les forces de l’esprit et la volonté du changement. Une des choses les plus satisfaisantes dans la vie, est de pouvoir se rendre utile et de donner une grande partie de soi aux autres, sans s’oublier.
Une question que je me pose bien souvent : qui sont les modèles de certains dirigeants djiboutiens ? Qui les inspire dans leur leadership ? C’est tellement écœurant de voir que Djibouti soit à la traîne dans presque tout. Je pèse bien mes mots en disant dans presque tout.
La société politique est devenue une sorte de « no man’s land de transition ». Où rien n’est proposé et où rien ne se décide. La tyrannie de l’instantanéité et du paraître. La religion de l’émotion et des injustices. La passion de la transgression, le culte de la personnalité et de la phrase choc et du dérapage converti en controverse et en option politique.
Nous vivons également dans une société djiboutienne où l’instantané est privilégié notamment chez les jeunes. Nombreux sont ceux qui veulent tout et tout de suite, des réussites rapides et des résultats immédiats. Le problème, c’est que ce genre de vision nous empêche aussi d’avoir un peu de recul, d’être patient, déterminé et constant dans l’effort.
Il ne faut pas observer les autres agir et critiquer, sans rien proposer de constructif. Pour améliorer les choses, il faut s’engager selon son influence, sa notoriété, ses capacités et ses possibilités. L’essentiel est d’apporter un plus qui soit utile, profitable ou favorable.
Le manque de communication et de dialogue peut aggraver la situation et pourrir les relations interpersonnelles. Discutons et dialoguons et surtout disons clairement ce qu’on pense et évitons de penser à la place des autres.
Arrêtez de prendre comme modèle des gens qui ont une mauvaise influence, qui vous pervertissent, qui vous tirent vers le bas, qui encouragent la bêtise et la médiocrité.
Le jour où les Djiboutiens s’uniront autour d’une cause noble et salvatrice sans distinction, ni de religion, ni de parti politique, ni d’ethnie ni de clan, ce jour là seulement on pourra me parler d’avenir et d’unité djiboutienne retrouvée. Autrement je ne peux qu’avoir des larmes aux yeux devant cette absence de perspective politique alors que l’ensemble de notre région est en plein processus de paix, d’ouverture politique et de démocratisation.
Bolock Mohamed Abdou
Texte publié sur Facebook le 23 novembre 2018.