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Changement climatique, secteurs de l’énergie et de l’eau
 

La journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2017, a été l’occasion de rappeler le projet de l’Alliance mondiale contre le changement climatique (AMCC), une initiative lancée en 2007 par la Commission européenne, et qui a pour objectif d’approfondir le dialogue et la coopération en matière de changement climatique entre l’Union européenne et les pays les moins avancés, les plus touchés par les effets négatifs du changement climatique. Le projet de l’AMCC à Djibouti vise à renforcer la capacité du gouvernement djiboutien à s’inscrire activement dans la lutte contre le changement climatique, tant sur le plan de l’adaptation que celui de l’atténuation, d’une manière qui contribue au développement du pays et puisse répondre aux besoins de sa population, y compris les groupes vulnérables. L’Union européenne finance ce projet à hauteur de 3 millions d’euros, soit près de 580 millions de francs Djibouti.
Le projet de l’AMCC a débuté en avril 2015 et devrait se poursuivre jusqu’en avril 2018. Les activités du projet se déroulent principalement à Djibouti-ville, pour tout ce qui concerne le renforcement institutionnel et la coordination du projet, et dans la localité de Douda, en ce qui concerne la mise en place du périmètre agricole irrigué de 25 hectares et le développement de la réserve naturelle de Douda (RND).
Dans un premier temps, l’appui institutionnel vise principalement l’Agence djiboutienne de maîtrise de l’énergie et consistera en plusieurs points :
 la formation des cadres ;
 la définition d’un plan d’action pour la promotion de l’efficacité énergétique ;
 la construction d’un bâtiment bioclimatique pilote ;
 la préparation et la mise en œuvre d’une stratégie de communication et d’éducation aux enjeux et options disponibles en matière d’économies d’énergie ;
 le renforcement des capacités des porteurs de projets pour accéder aux financements disponibles pour le développement des énergies renouvelables et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Dans un second temps, le volet agricole et environnemental se traduira par : - la création d’une parcelle pilote (de 25 hectares) d’agriculture irriguée par les eaux traitées de la station d’épuration ;
 le développement d’une réglementation ou d’un code de bonne pratique relative à l’utilisation des eaux usées traitées dans le cadre agricole ;
 l’appui aux exploitants des jardins de Douda en vue de réduire leur vulnérabilité au changement et aux aléas climatiques, et en particulier au stress hydrique et à la salinisation de l’eau et des sols ;
 la création d’une zone humide plantée de roseaux en bordure du littoral ainsi que la régénération de la végétation naturelle dans la RND, avec comme bénéficiaires directs les agriculteurs de Douda et la coopérative établie par le projet (Douda « Ficaan ») ainsi que l’association Decan.

Le bien fondé de cette stratégie ne fait pas de doute au regard des enjeux de lutte contre le changement climatique auxquels la République de Djibouti doit faire face. La Communication nationale à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (2001) et le Programme d’action nationale d’adaptation aux changements climatiques (2006) rappellent la vulnérabilité de la République de Djibouti face au réchauffement de la planète, avec une aggravation des conditions déjà difficiles, notamment en termes de rareté des ressources en eau, désertification et perturbation des écosystèmes marins. Avec plus de 45% de la population vivant dans une situation de pauvreté et des conditions naturelles peu favorables, le changement climatique constitue une menace pour le développement du pays. Des mesures d’adaptation, mais aussi d’atténuation (dès lors qu’elles peuvent contribuer au développement du pays), s’imposent donc. Le projet contribuera à améliorer la qualité de vie des Djiboutiens notamment en renforçant les capacités du pays pour réduire la consommation énergétique dans le bâtiment, en proposant un cadre pour la réutilisation des eaux usées traitées et en contribuant au développement d’une réserve naturelle à proximité de la ville de Djibouti.
Enfin, ce projet s’inscrit dans le prolongement direct d’un des projet-phare de l’UE : la station d’épuration de Douda qui bénéficie d’un financement européen de près de 13 millions d’euros, soit 2,5 milliards de francs Djibouti, et sans laquelle le nouveau périmètre agricole irrigué et la coopérative Douda « Ficaan » n’auraient pas de sens.

Ilwad Elmi

 
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