Après un lancement en grande pompe, le 26 octobre dernier, par le Fonds souverain de Djibouti (FSD) du financement participatif, ou crowdfunding, devant un parterre de femmes et d’hommes d’affaires réunis au Kempinski Hôtel, ce mardi 30 janvier les responsables du FDS ont présenté aux élus nationaux lors d’une réunion d’information et de sensibilisation qui s’est déroulée au Parlement la nouvelle plateforme de financement dédiée au privée.
La séance d’information a été précédé de deux discours d’ouverture, celui du président de l’Assemblée, Dileita Mohamed Dileita et du directeur général du Fonds souverain de Djibouti, Slim Feriani. Le président de l’Assemblée dans son mot d’introduction a donné le ton de la journée : expliquer les enjeux liés à l’accompagnement dans la recherche de financement des porteurs de projets et des startup, en élargissant notamment les possibilités de bailleurs de fonds, et pour ce faire de jeter les bases d’une collaboration avec les acteurs dynamiques de notre économie : « En tant que représentants de la population, nous avons le devoir et la responsabilité de comprendre les initiatives, comme celle-ci, qui forgent l’avenir de notre nation afin de les vulgariser par la suite, auprès de nos concitoyens. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale ouvre une fenêtre vers l’extérieur et entend donner l’occasion au FSD, acteur majeur du développement, de présenter aux élus de la nation, un mécanisme inédit et novateur appelé IncluFin ». Et d’ajouter « Loin de moi, l’idée d’appréhender dans sa globalité cet instrument, c’est pourquoi, la délégation du Fonds souverain s’est mobilisée et s’est déplacée dans l’enceinte parlementaire en vue d’expliquer les tenants et aboutissants de cette initiative.[…] IncluFin » bien plus qu’une simple plateforme de financement participatif, se propose de rapprocher les porteurs de projets, les jeunes entrepreneurs, les startuppeurs, les innovateurs et les investisseurs potentiels. Nos invités se feront, je l’espère, un privilège de nous expliquer les modalités, l’ampleur, l’enjeu ou l’étendue du sujet de l’atelier. »
Slim Feriani a poursuivi en présentant les missions du FSD, tout en indiquant les conditions pour candidater aux financements, les buts et les tenants de ce financement. Il souhaite que ce projet puisse encourager les femmes et les hommes à se lancer dans le secteur privé. Il a rappelé que les porteurs de projets, comme les investisseurs n’étaient seuls, et qu’un accompagnement était prévu afin d’évaluer, sélectionner des projets pertinents, et dont la conception et la réalisation du montage financier du projet auront été scrutés avec attention par ses équipes financières.
Il insiste sur l’atout offert par ce financement participatif de collecte de fonds en ligne auprès d’un groupe important d’individus via une plateforme crédible regroupant investisseurs et porteurs de projets, et qui a fait ses preuves dans des activités de financement participatif autour du monde, à l’instar du Kenya.
« Le crowdfunding a provoqué une véritable “évolution financière” en Europe, en Amérique et en Asie, et plus récemment, en Afrique. Avec IncluFin nous souhaitons contribuer au développement en cours de ce secteur en Afrique, où il est présent dans à peine une dizaine de pays sur les 54 du continent.
La digitalisation des circuits de financement grâce au crowdfunding a le potentiel de formaliser et intégrer une partie de l’économie informelle dans le taux de croissance et le PIB de Djibouti et de renforcer l’inclusion financière.
Cette initiative contribuera à soutenir l’initiative gouvernementale “Djibouti ICI” (Inclusion ; Connectivité ; Institutions) et offrira aux jeunes entrepreneurs un accès au financement. À Djibouti, nous croyons fermement que le crowdfunding est un outil puissant pour concrétiser les aspirations définies dans la “Vision Djibouti 2035” du président de la République.
IncluFin offre aux entrepreneurs djiboutiens une opportunité unique de mobiliser des ressources pour leurs projets novateurs, contribuant ainsi à la diversification économique que nous visons, conformément aux objectifs du Fonds souverain. »
De nombreux élus ont ensuite pris le micro pour interroger les animateurs de l’atelier de sensibilisation. En premier lieu, les élus nationaux ont voulu connaître l’état d’avance du projet de data center national sur lequel le FSD est engagé en partenariat avec Djibouti Telecom. Les élus ont insisté pour connaître les garde-fous mis en place pour éviter de reproduire les mêmes erreurs que lors des projets financés par le Fonds de développement économique de Djibouti dont l’échec retentissant continue de pénaliser l’essor des PME-PMI. Ils ont demandé de citer des actions ou des réalisations effectuées par le FSD, en précisant le montant de chaque investissement engagé, les domaines de développement concernés, mais aussi les résultats de ceux-ci en termes d’impacts financiers et créations d’emplois. Dans le prolongement de cette question, les députés ont souhaité savoir si le FSD, qui est en charge d’impulser le secteur privé, a su attirer des capitaux étrangers pour accompagner la réalisation de projets privés d’envergure. Concernant le financement sur des ressources publiques du FSD, les élus ont demandé si le ministère du Budget, Djibouti Telecom, l’EDD, ou encore le Great Horn Investment Holding (GHIH) s’acquittaient de leurs obligations légales de reversement financiers sur les livres de comptes du FSD. Enfin les élus ont fait remarquer aux responsables du Fonds souverain de Djibouti l’obligation de présentation leurs comptes financiers annuels à l’examen des élus nationaux, à l’instar de toutes les institutions publiques, ce qui n’a pas été fait jusqu’alors.
Pour apporter des clarifications aux nombreuses interrogations soulevées, tour à tour, le directeur général, Slim Feriani, le directeur des investissements, Jean André Gbarssin, le directeur de la plateforme IncluFin, Abdallah Abdoulkader et l’assistante de direction, Fatima Egal, ont pris la parole.
In fine, Slim Feriani et ses collaborateurs ont su trouver les mots et clarifier la méthode, pour convaincre les parlementaires de la pertinence de l’outil FSD, puisqu’ils ont souligné en clôture de la rencontre l’importance du financement participatif dans la garantie de ressources financières supplémentaires pour soutenir les initiatives entrepreneuriales, soulignant l’appui important qu’il apportera à l’économie djiboutienne au cours des prochaines années.
Mahdi A.
Introduction par Dileita Mohamed Dileita
Monsieur le directeur général du Fonds souverain de Djibouti,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Distingués invités,
Je vous souhaite la bienvenue à tous, et j’accueille au nom de la représentation nationale, la délégation du Fonds souverain de Djibouti (FSD).
Je tiens de prime abord, à exprimer nos vifs remerciements à notre frère, Slim Feriani, pour l’impulsion conséquente qu’il a donnée au Fonds souverain de Djibouti ainsi que pour l’expertise et l’entrain professionnels qu’il a mis au service du développement économique de notre pays depuis son arrivée à la direction générale du FSD.
Aujourd’hui, l’Assemblée nationale ouvre une fenêtre vers l’extérieur et entend donner l’occasion au FSD, acteur majeur du développement, pour présenter aux élus de la Nation, un mécanisme inédit et novateur appelé « IncluFin ».
Loin de moi, l’idée d’appréhender dans sa globalité cet instrument, c’est pourquoi, la délégation du Fonds souverain s’est mobilisée et s’est déplacée dans l’enceinte parlementaire en vue d’expliquer les tenants et aboutissants de cette initiative. Pour ma part, je pense qu’il s’agit là d’une vision audacieuse et novatrice, relevant du « crowdfunding »ou « financement participatif, ou sociofinancement ».
Mesdames et Messieurs,
« IncluFin » bien plus qu’une simple plateforme de financement participatif, se propose de rapprocher les porteurs de projets, les jeunes entrepreneurs, les start-uppeurs, les innovateurs et les investisseurs potentiels.
Nos invités se feront, je l’espère, un privilège de nous expliquer les modalités, l’ampleur, l’enjeu ou l’étendue du sujet de l’atelier. Quant à moi, je crois qu’en jetant les bases de cette collaboration fructueuse entre les acteurs dynamiques de notre économie, nous posons les fondations d’un Djibouti prospère et dynamique. En tant que représentants de la population, nous avons le devoir et la responsabilité de comprendre les initiatives, comme celle-ci, qui forgent l’avenir de notre nation afin de les vulgariser par la suite, auprès de nos concitoyens.
Je tiens à exprimer les remerciements de notre honorable institution à l’égard du fonds souverain pour cet atelier de présentation au profit des parlementaires sur la plateforme de financement participatif.
C’est dans cet esprit et avec un grand plaisir donc que je me tiens devant vous pour lancer officiellement les assises de la matinée et vous remercie de votre attention.
Présentation par Slim Feriani, directeur général du FSD
Excellence, Monsieur le président de l’Assemblée nationale,
Mesdames, Messieurs honorables députés,
Assalamou Alaykoum wa’rahmatou Allah wa’baraketou
Merci à toutes et tous d’être ici avec nous aujourd’hui
Excellence, Monsieur le président de l’Assemblée nationale, c’est un grand honneur et un immense privilège pour les cadres du Fonds souverain avec moi ici et pour moi-même d’être parmi vous ici aujourd’hui pour vous présenter IncluFin, le premier projet démarré par le FSD il y a trois mois (en fin octobre dernier), qui représente la première société de crowdfunding à Djibouti.
J’ai avec moi ici : Jean-André Gbarssin, notre Chief Investment Officer, responsable de notre département investissement au FSD ; Abdallah Abdoulkader, notre responsable d’IncluFin, et Fatima Egal notre assistante. Je suis le DG du FSD, ainsi que président du conseil d’administration de Djibouti Telecom dont le FSD est l’actionnaire unique ; je suis également président d’Inclufin et membre du conseil d’administration de GHIH.
Je voudrais revenir au mot anglosaxon crowdfunding qui est la combinaison de deux mots : Crowd qui veux dire foule et funding qui veux dire financement, et donc crowdfunding en fait veux dire financement participatif, ou financement avec une foule qui y participe.
Être ici avec vous aujourd’hui est un signal fort de votre attachement à l’Institution qu’est le Fonds souverain de Djibouti qui a été missionné pour prendre activement part au processus de développement du pays.
L’occasion m’est ainsi offerte pour vous exprimer toute notre gratitude et notre respect pour votre engagement et soutien à la réussite d’Inclufin et du FSD.
Je profite de cette occasion pour réitérer nos remerciements à Son Excellence le président de la République, Ismail Omar Guelleh, pour sa vision et leadership, ainsi que son gouvernement et vous législateurs, pour avoir créé le Fonds souverain de Djibouti et pour y avoir cru.
Excellence, Monsieur le président de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs honorables députés,
avec le lancement récent (il y a trois mois, le 26 octobre 2023) de la première plateforme de crowdfunding de Djibouti (Inclu-Fin, Inclu pour inclusion et Fin pour financière, donc IncluFin pour inclusion financière), le premier projet du FSD, nous marquons le début d’un nouveau chapitre dans la vie de ce jeune fonds souverain, et qui en fait représente la phase de décollage de cette institution (comme je l’avais promis dans le magazine de la Présidence - Vision Magazine - au début de l’année dernière). En effet, quelques semaines après le démarrage d’IncluFin, nous avons inauguré en novembre dernier la première pioche du projet solaire de 25MW du Grand Barra et dans quelques semaines nous en ferons de même avec notre projet solaire de PK23, InChaaAllah.
Le FSD est le promoteur et l’actionnaire unique d’Inclufin, et comme le FSD est à 100% détenu par l’État, au final le mérite revient à l’État de Djibouti pour la création d’un nouvel outil pour le financement des jeunes entrepreneurs, des startups, des PME, du secteur privé, qui doivent devenir à long-terme le fer de lance de l’économie djiboutienne.
Nous avons travaillé activement en 2022 et 2023 (mes deux premières années à la tête du FSD) avec nombre d’experts et de partenaires du domaine à rendre réelle et fonctionnelle cette plateforme de crowdfunding. Leur dévouement et leur soutien ont été inestimables, et je les salue chaleureusement.
Le crowdfunding, ou financement participatif, est bien plus qu’une simple méthode de collecte de fonds.
Il incarne une communauté, une solidarité (sujet du jour hier lors de la journée de la solidarité !), il incarne une opportunité de voir des rêves devenir réalité, une manière de soutenir des idées et des projets qui nous tiennent à cœur.
Le crowdfunding représente une révolution qui démocratise l’investissement et son financement, donnant à chacun la possibilité de participer à la création de valeurs. J’ai eu le privilège d’introduire le crowdfunding en Tunisie pendant mon mandat en tant que double-ministre de l’Industrie et des PME ainsi que des Mines et de l’Énergie renouvelable entre 2017 et 2020. C’est donc un honneur pour moi de voir cette réussite se reproduire dans un autre pays africain, ce beau pays avec un grand peuple : Djibouti !
La mise en place d’IncluFin constitue une avancée significative dans notre quête d’innovation, d’entrepreneuriat et de développement pour Djibouti. La plateforme digitale a été conçue avec une vision simple : rapprocher les porteurs de projets des investisseurs potentiels. Le rôle d’IncluFin est donc un service de facilitateur et d’intermédiaire entre les entrepreneurs et les investisseurs potentiel. IncluFin est le pont qui relie les rêves à la réalité, l’endroit où les idées innovantes trouvent le soutien nécessaire pour grandir et prospérer.
Nous croyons en la puissance de la collaboration ; en la diversité des idées ; et en la magie qui émane de la solidarité et de l’union des communautés autour des projets qui les animent. L’union fait la force ! Effectivement, si une cinquantaine de personnes (dont certaines et certains d’entre nous dans cette salle) investissaient 1000 euros chacun dans Amoyta, la première entreprise à être sélectionnée par la plateforme IncluFin, cette jeune entreprise djiboutienne avec un staff de quatre djiboutiens aura le capital nécessaire (environ 50 000 euros) pour se développer encore plus ! 50 000 euros pour une personne ou même pour une banque c’est beaucoup à Djibouti, mais 1 000 euros c’est un risque d’investissement que certains d’entre nous ici ce matin pourrions prendre vu l’impact que nous pouvons faire sur cette petite entreprise Djiboutienne et beaucoup d’autres.
Mesdames et messieurs,
C’est notre premier projet réalisé/opérationnel au FSD, et non des moindres vu son caractère innovateur et son impact sur l’écosystème des jeunes, des startups, des entrepreneurs, des PME et du secteur privé à Djibouti.
Ce projet de crowdfunding a commencé à créer des emplois directes (dont Abdallah et ces collègues à IncluFin), mais va en créer un grand nombre dans les prochains mois et prochaines années en finançant les investissements des entreprises sélectionnées sur cette plateforme. Mais, dans ce monde et écosystème du numérique, vous ne voyez rien immédiatement de ceci, vous ne voyez pas un immeuble ou des panneaux solaires ou des éoliennes ou des portiques devant vous car c’est le monde numérique, mais vous le verrez sur l’écran dans quelques minutes, c’est le monde des écrans, c’est le cloud, c’est les App ou plateformes numériques et vous en avez plusieurs sur vos téléphones et laptops.
Le crowdfunding a déjà fait ses preuves en soutenant des projets novateurs et en favorisant l’entrepreneuriat dans le monde. C’est aussi connu comme finance participative, qui fait partie de la finance alternative, qui est complémentaire à la finance traditionnelle sous forme de banques commerciales et marchés financiers (boursiers et obligataires).
L’accélération du développement de ce secteur s’est passée dans des pays comme les États-Unis et le Royaume Uni lors de la crise bancaire mondiale de 2008/2009, quand la finance traditionnelle était fragilisée, et c’est la finance alternative qui a pu financer un grand nombre d’acteurs économiques depuis. Plusieurs centaines de milliards de dollars ont été levés à travers des milliers de plateformes de crowdfunding depuis 2008/2009.
En Afrique, quelques milliards de dollars ont été levés via le crowdfunding ; et c’est plusieurs centaines de millions de dollars dans des pays comme le Ghana et l’Ouganda durant les dernières années. Il n’y aucune raison pourquoi nous ne verrons pas également un grand succès du crowdfunding à Djibouti, contribuant à l’émergence d’une nouvelle génération de startups djiboutiennes et faisant de Djibouti un hub régional du numérique et de l’innovation dont certaines rejoindront, InChaaAllah, le groupe des 65 scale-ups africaines, qui sont 65 startups valorisées à plus de 50 millions de dollars, et pourquoi pas un jour une licorne djiboutienne (une startup qui deviendrais valorisée à 1 milliard de dollar).
Le crowdfunding a provoqué une véritable « révolution financière » en Europe, en Amérique et en Asie et, plus récemment, en Afrique. Avec IncluFin nous souhaitons contribuer au développement en cours de ce secteur en Afrique, où il est présent dans à peine une dizaine de pays sur les 54 du continent.
La digitalisation des circuits de financement grâce au crowdfunding a le potentiel de formaliser et intégrer une partie de l’économie informelle dans le taux de croissance et le PIB de Djibouti et de renforcer l’inclusion financière. Cette initiative contribuera à soutenir l’initiative gouvernementale « Djibouti ICI » (Inclusion ; Connectivité ; Institutions) et offrira aux jeunes entrepreneurs un accès au financement.
À Djibouti, nous croyons fermement que le crowdfunding est un outil puissant pour concrétiser les aspirations définies dans la « Vision Djibouti 2035 » du président de la République.
IncluFin offre aux entrepreneurs djiboutiens une opportunité unique de mobiliser des ressources pour leurs projets novateurs, contribuant ainsi à la diversification économique que nous visons, conformément aux objectifs du Fonds souverain.
Cette plateforme devient donc un vecteur essentiel pour la concrétisation des nouvelles idées de nos jeunes entrepreneurs et s’inscrit pleinement dans notre stratégie de promotion de l’innovation.
Mesdames et Messieurs les députés,
Au FSD, IncluFin est notre premier projet parmi plusieurs autres dans notre pipeline d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars, qui vont rajouter plusieurs points de croissance au PIB de Djibouti, pour diversifier notre économie comme prévu par la Loi FSD et Vision2035. Ceci est crucial pour, entre autres :
– premièrement : plus de croissance du PIB et création d’emplois (et donc réduction de chômage et réduction de la pauvreté) ;
– deuxièmement : bâtir une épargne multigénérationnelle (sous forme d’un portefeuille d’investissements) ;
– troisièmement : amortir tous chocs externes régionaux ou mondiaux, comme ceux que nous vivons ces derniers temps avec les perturbations régionales autour de Bab El Mandeb, etc. ;
– et quatrièmement : assurer une prospérité inclusive et durable.
Après une première année 2022 de « stabilisation » et de mise en place des fondations solides (surtout vu les grandes difficultés auxquelles a fait face le FSD en 2021 avec trois changements de directeurs généraux), nous sommes passés au FSD en notre deuxième année ici en 2023 à la phase de décollage du FSD avec l’exécution progressive de nos nombreux projets avec plusieurs partenaires de premier plan (et donc des IDE, de la croissance et création d’emplois). Cependant, nous sommes fiers du fait qu’IncluFin soit un projet « 100% Made In FSD et donc Made In Djibouti ». Nous sommes confiants que 2024 sera une année de « bonne récolte » pour le FSD InChaaAllah que je décris comme l’année du début de l’impact du FSD sur l’économie Djiboutienne et sur le citoyen Djiboutien.
INCLUFIN est un game-changer et une source d’espoir pour la jeunesse et les jeunes startups et entrepreneurs à Djibouti. En effet, le FSD introduit via IncluFin un maillon vital à cet écosystème : le maillon du capital/financement (participatif) ; en effet « Al-mal Kawamou Al-aamal » (المال قوام الاعمال), « Money talks », « Cash is king » (l’argent est roi).
Avec Inclufin, Monsieur le président de l’Assemblée nationale, Mesdames et Messieurs honorables députés, nous contribuons aux efforts nationaux de développement de l’écosystème de l’entreprenariat et de l’innovation. Nous comptons sur vous toutes et tous pour propager le message sur tout le territoire djiboutien et pour sensibiliser le maximum de Djiboutiennes et Djiboutiens sur ce nouvel outil de financement.
Notre responsable d’IncluFin va vous faire découvrir cette plateforme numérique dans quelques minutes, il va vous faire rentrer dans le monde de l’économie numérique, le monde du digital, qui est très diffèrent du monde « physique » comme on l’a vu il y a quelques jours avec les quatre nouveaux portiques de la SGTD et comme on l’a vu lors de l’inauguration l’année dernière de l’hôtel Gadileh à Tadjourah ou du projet éolien au Ghoubet…
Avec le crowdfunding, avec l’économie numérique, y compris la FinTech (le mix de la finance avec la technologie), nous rentrons dans un autre monde, un monde nouveau, fascinant, qui avance à une vitesse vertigineuse, mais qui n’est pas encore bien compris ou apprécié par certains car il n’est pas facilement tangible ou visible à l’œil nu.
Qui n’ose rien n’a rien et nos jeunes entrepreneurs en sont la preuve parfaite et l’exemple à suivre ; et nous rappelons toujours que Singapour, sans pétrole ni gaz, a lancé son premier fonds souverain Temasek il y a cinquante ans en 1974 quand c’était une petite île marécageuse extrêmement pauvre, alors que Djibouti fait trente fois la taille de Singapour ; Djibouti est en Afrique et non pas une île ; et Djibouti est de loin mieux positionnée aujourd’hui pour avoir un fonds souverain qui réussit comparé à Singapour en 1974.
Aujourd’hui Singapour a deux fonds souverains dont les actifs sous gestion dépassent les 1 000 milliard de dollars, et donc représentent plus de deux fois le PIB de Singapour. Ils ont appliqué les consignes de leur leader, ils ont travaillé, ils ont persévéré, ils ont sacrifié, ils ont été patients et se sont donnés une phase de démarrage de cinq ans pour leur fonds souverains (ce qui n’est rien dans la vie d’une institution et d’un pays), ils ont attiré, motivé et soutenu des compétences internationales et ils ont réussi à faire de Singapour ce qu’est ce miracle économique aujourd’hui, grâce a leur fonds souverain, et grâce à l’innovation et l’entreprenariat !
L’impact d’IncluFin et du crowdfunding sur Djibouti est multi-dimensionnel à court, moyen et long-terme, directement et indirectement :
• A court-terme, l’impact sous forme de création d’emplois pour jeunes Djiboutiennes et Djiboutiens au sein même d’Inclufin ; c’est déjà en cours ; c’est le démarrage d’une entreprise qui se respecte et qui est vitale pour l’écosystème des jeunes entrepreneurs, des startups et des PME ;
• L’impact, durant les trois à cinq prochaines années (pas trois à cinq mois) c’est en donnant les moyens financiers et l’accompagnement d’environ 200 startups et entrepreneurs pour réaliser leurs rêves, pour leur donner de l’espoir, pour développer leurs entreprises, pour avoir une source de revenus pour eux et leurs familles, pour créer des emplois (nous ciblons 1000 emplois), pour contribuer à la croissance de l’économie djiboutienne… Ça c’est l’impact direct, mais il y’a également l’impact indirect via les clients, fournisseurs et prestataires de services de ces startups et PME qui vont bénéficier d’Inclufin…
• L’impact est inestimable, et il faut donc le valoriser à sa juste valeur et il faut être toutes/tous fiers que Djibouti est maintenant l’un des rares pays en Afrique qui a le crowdfunding et qui va bénéficier de tous les avantages que je viens de citer ainsi que plusieurs autres.
Il y’a encore du chemin à faire pour vulgariser, sensibiliser, éduquer, communiquer, enseigner, former etc, pour pousser Djibouti vers 2035 avec la Vision 2035 du chef de l’État, vers l’avenir, vers le progrès, vers le changement, vers le développement et vers Djibouti de demain en tant que, entre autres, hub régional en économie numérique (comme l’ont réussi des places comme Marseille, Singapour et autres). Nous avons toutes et tous un rôle pour expliquer l’importance vitale de l’économie numérique dans le monde d’aujourd’hui mais surtout le monde de demain pour tout pays, car qui n’avance pas recule ! Et, l’union fait la force !
Monsieur le président, Mesdames et messieurs les députés,
En qualité de levier financier et dans l’objectif de positionner le pays comme un pôle régional et continental stratégique pour l’industrie, le commerce, la finance, le tourisme, la logistique et le numérique, comme le stipule le plan de développement national et Vision 2035, le FSD s’engage à soutenir le secteur privé, pour générer des emplois et par conséquent contribuer au développement économique et social du pays, réduire les écarts et aller vers une prospérité inclusive et durable.
Ensemble, nous allons dessiner l’avenir de l’investissement ! Vive l’entrepreneuriat, vive l’innovation, vive Djibouti !
Djaaboouti haa-noo-laato ! Djaabouti Anihaay !
Je vous remercie pour votre présence et pour votre écoute.