Human Village - information autrement
 
Positions du MoDeL et du MRD sur les législatives
janvier 2023 (Human Village 47).
 

Déclaration de Kadar Abdi Ibrahim sur l’élection législative du 24 février 2023

Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,
Le Conseil national du MoDeL, organe décisionnel, composé théoriquement de 90 membres, s’est réuni, au siège central, le vendredi 13 janvier 2023 pour statuer sur l’élection législative de 2023.
Dans un débat riche et fort enrichissant, et après une analyse attentive de la situation politique actuelle de notre pays, le MoDeL a décidé de ne pas participer à l’élection législative du 24 février 2023. Cette décision a été prise par la majorité des membres présents lors de cette réunion de travail.
Nous avons clairement établi que les conditions dans lesquelles cette élection sera organisée sont biaisées d’avance et incompatibles avec l’expression de la souveraineté populaire.
Ce constat est basé sur des faits concrets et des preuves tangibles. Nous faisons référence notamment aux élections législatives de 2013 et de 2018, aux élections présidentielles de 2016 et de 2021, et aux dernières élections communales de 2022, où aucun parti n’a pris part si ce n’est le parti au pouvoir. La société civile qui pouvait, quant à elle, présentée des listes indépendantes à ces communales de 2022, a été bâillonnée.
Nous avons considéré que cette élection législative de 2023 ne sera pas, comme toutes les précédentes, ni libre, ni équitable et d’ailleurs ni transparente.
Les raisons qui nous ont poussés à prendre cette décision sont multiples, mais nous voulons mettre en avant les principales qui sont :
1. Le refus du gouvernement djiboutien de mettre en place une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), qui serait paritaire et permanente. Une CENI indépendante est essentielle pour garantir la transparence et l’équité des élections, ainsi que pour assurer la participation pleine et équitable de tous les partis politiques.
2. Le refus de la mise en place d’un statut de l’opposition conjointement élaboré entre le gouvernement et l’opposition djiboutienne. Le statut de l’opposition est nécessaire pour garantir la participation équitable des partis d’opposition aux élections et pour assurer la représentation de l’opposition dans les institutions.
3. Le musellement de la presse indépendante, libre et critique. La liberté de la presse est essentielle pour garantir un débat public libre et équitable, ainsi que pour assurer la transparence et l’intégrité des élections.

Mes chers compatriotes,
En raison de ces conditions qui ne permettent pas un scrutin sain et au renouvellement démocratique du parlement, Le MoDeL ne particpera pas à cette élection.
Mes chers compatriotes,
Nous ne pouvons pas accepter de participer à des élections qui ne sont pas libres et équitables, et qui ne permettent pas la participation équitable de tous les partis politiques. Nous ne pouvons pas accepter un système électoral qui ne respecte pas les droits fondamentaux des citoyens. Nous ne pouvons pas accepter un système qui ne garantit pas la transparence et l’intégrité des élections.
Nous aurions aimé pouvoir présenter notre vision pour un avenir meilleur pour la République de Djibouti, où la démocratie est respectée, où les droits fondamentaux des citoyens sont garantis, où l’égalité est promue et où la paix est maintenue. Nous aurions aimé en débattre.
Nous aurions aimé que les djiboutiennes et les djiboutiens puissent voir notre passion et notre engagement pour le bien-être de notre population. Hélas, les conditions ne nous permettent pas !
Néanmoins, nous continuerons à sensibiliser la population sur les enjeux de la démocratie. Nous continuerons à faire entendre notre voix face aux violations des droits fondamentaux des citoyens. Nous continuerons à œuvrer pour l’intérêt général et le bien-être de notre peuple. Nous continuerons à œuvrer pour un Djibouti libre et prospère.
Mes chers compatriotes,
Nous appelons à unir nos forces pour lutter contre toute forme d’injustice et d’oppression, pour la sauvegarde de la Nation, forée de partout, et pour l’avènement d’une République inclusive fondée réellement sur l’unité, l’égalité et la paix.
Mes chers compatriotes, Nous espérons que cette décision sera comprise et appuyée par tous ceux qui croient en la démocratie, à la transparence, à l’égalité et à la justice.
Nous vous remercions de votre attention et de votre soutien dans cette lutte.

Kadar Abdi Ibrahim, président du MoDeL


Déclaration du Mouvement pour le renouveau démocratique et le développement [1]

Non à la situation de fait et à la mascarade électorale du 24 février 2023

La Constitution djiboutienne dispose que « la légitimité populaire est le fondement et la source de tout pouvoir ». Elle ajoute que cette légitimité populaire « s’exprime par le suffrage universel, égal et secret » et que « le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif procèdent du suffrage universel ou des instances élues par lui ». Cela signifie que les élections sont ouvertes à « tous les nationaux djiboutiens majeurs, des deux sexes, jouissant de leurs droits civiques et politiques », que tous les Djiboutiens sont égaux devant les élections et que les électeurs votent dans des isoloirs de manière à garantir le secret de leurs voix. Cela signifie aussi que les Djiboutiens candidats aux élections sont égaux devant les opérations de vote.
Tout cela implique une organisation indépendante des opérations électorales pour garantir « le suffrage universel, égal et secret ». C’est donc à ces conditions que, conformément à la Constitution, les élections peuvent être libres, transparentes et démocratiques. C’est à ces conditions que, pour reprendre les termes de la Constitution, « les partis politiques et/ou groupements de partis politiques concourent à l’expression du suffrage ».
Dans notre pays, comme avant la Constitution du 15 septembre 1992, les élections sont restées non libres, non transparentes et non démocratiques. Les pratiques électorales du temps du parti unique sont demeurées en violation de la garantie constitutionnelle du « suffrage universel, égal et secret ».
Cette situation inacceptable a justifié la revendication constante par l’opposition d’une vraie commission électorale nationale indépendante (CENI). Dans l’accord-cadre du 30 décembre 2014, qui a fait suite à la crise post-électorale des années 2013-2014, l’opposition a obtenu la reconnaissance par le pouvoir en place que la prétendue « CENI existante » n’était pas une vraie CENI et qu’il fallait la transformer en la rendant « paritaire ». Les mots de l’accord-cadre sont très clairs à ce sujet : « Les deux parties conviennent de la réforme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) existante en une Commission électorale nationale indépendante paritaire ». Le qualificatif « paritaire » signifie que, pour être réellement indépendante, la CENI doit être composée à égalité de représentants du gouvernement et de l’opposition, sa présidence étant confiée à une personnalité acceptée par les deux parties.
Nous le savons, plus de huit ans après, en ce mois de janvier 2023, cette CENI paritaire n’est toujours pas mise en place. C’est un refus clair par le régime de ce à quoi il s’est solennellement engagé devant Allah, le peuple djiboutien et le reste du monde. Cela revient de sa part à vouloir diriger le pays sans « la légitimité populaire » qui « est le fondement et la source de tout pouvoir ».
C’est une situation de fait que ni le peuple djiboutien qui est « le fondement et la source de tout pouvoir » (« légitimité populaire »), ni aucun Djiboutien attaché à la Constitution ou loi suprême de son pays, ni aucun démocrate digne de ce nom, ne peuvent accepter. Le peuple djiboutien est privé de son droit de choisir librement ses dirigeants. Le citoyen djiboutien voit vidé de son sens son droit d’élire ou d’être élu librement.
Un parti politique digne de ce nom tel que le MRD, connu pour sa cohérence dans les idées comme dans l’action, ne peut accepter une telle situation anti-démocratique qui s’oppose à ce que, conformément à la Constitution, il « concourt à l’expression du suffrage ». Sans élections libres et démocratiques, « concourir » à faire vivre le « suffrage universel, égal et secret » est tout simplement impossible. Il s’ensuit que nous disons trois fois non à la mascarade électorale législative prévue pour le 24 février 2023.

Au peuple djiboutien, à nos concitoyennes et concitoyens, nous disons de ne pas perdre espoir. A notre disposition, nous avons des voies et moyens pacifiques et constitutionnels d’expression ainsi que notre génie collectif.

Ne te résigne pas Djibouti. Djibouti Maabaïn. La taqnad Jabuuti. Ha Jabin Jabuutay.


[1Communiqué en ligne sur Facebook.

 
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