Aussitôt dit, aussitôt fait, le projet de loi sur le système de quota sera soumis à la validation des élus de la représentation nationale demain matin en séance publique en procédure d’urgence. C’est ainsi que va la politique en République de Djibouti.
Le président avait manifesté lors du Conseil des ministres du 2 janvier dernier sa volonté de porter la représentativité des femmes en politique de 10% à 25 % au moins. Il faut rappeler que, c’est sous la présidence, d’Ismaïl Omar Guelleh que les femmes ont pu faire leur entrée pour la première fois au Parlement à travers l’adoption le 13 novembre 2002 de la loi sur le système de quota qui vise « à inclure obligatoirement, des candidats de l’un ou de l’autre sexe, de manière à obtenir lors de la proclamation des résultats définitifs une proportion de l’un ou de l’autre sexe, équivalent au moins à 10 % des sièges à pourvoir » [1].
Le projet de loi n°219/AN/18/7ème modifiant la loi n°192/AN/02/4ème instituant le système de quota dans les fonctions électives et dans l’administration de l’État, a été présenté en procédure d’urgence à la conférence des présidents la veille selon La Nation en date d’aujourd’hui, mercredi 10 janvier. La séance plénière aura lieu demain, jeudi 11 janvier 2018. Si le texte est adopté – et si le chef de l’État le promulgue dans les quinze jours -, il sera applicable aux élus de la 8e législature, dont l’élection est prévue le 23 février prochain.
Cette décision n’a pas manqué de faire réagir l’immense majorité des parlementaires masculins et une partie des milieux conservateurs, qui sous le manteau confidentiellement appellent à la contestation et donc à voter contre l’adoption de ce projet de loi jugé contraire aux valeurs traditionnelles.
L’exécutif, pour éviter que ce projet de loi ne devienne un véritable chemin de croix, veut aller très vite pour éviter que les députés puissent avoir le temps de s’organiser pour formenter une fronde. La procédure d’urgence va permettre de limiter les débats et échanges dans l’hémicycle, en restreignant le temps de parole des élus. Il s’agit d’étouffer dans l’œuf une possible contestation de députés frondeurs qui n’appliqueraient pas la consigne de vote. Le gouvernement compte sur le fait que la liste de la coalition de l’UMP n’ait pas été encore publiée officiellement, et reste donc ignorée de tous, pour tenir la bride haute les parlementaires si désireux de renouveler leur mandat à la députation. Une fois encore, il est donc plus que probable qu’aucun d’entre eux ne manifestera son mécontentement de manière trop véhémente… craignant sinon d’en subir les conséquences en voyant son nom rayé des listes de candidats de la majorité aux législatives.
La seule inconnue de cette journée, historique pour la cause des femmes djiboutienne, est le vote à bulletin secret que permet le système électronique de vote du nouvel édifice du Parlement… Est-il possible que dans le secret du vote, les plus récalcitrants de nos élus frondeurs, vent debout contre ce projet de loi, puissent se laisser dominer par leur fort intérieur et opposer un veto à ce qu’ils considèrent comme une trahison, un affront ? Ils dénoncent le fait de ne pas avoir été consulté en amont de la prise de décision qu’ils considèrent inconsidérée, irréfléchie. L’un d’entre eux sous le sceau de l’anonymat nous confie sa colère, mais également sa peine de voir les choses prendre une telle tournure : « Nous avons été fidèle au chef de l’État, nous avons toujours soutenu sa politique et voilà la manière dont il nous remercie. Il nous demande de nous faire hara-kiri et il voudrait que nous applaudissions. Pour ne rien cacher nous subissons une pression énorme pour nous contraindre à voter en faveur de ce projet de loi, contre notre plein gré. Nous sommes menacés. C’est une méthode que nous ne pouvons pas tolérer. Une chose est certaine, nous allons voter en grande majorité contre ce texte. Il ne passera pas en vote à bulletin secret. Toutefois, comme l’exécutif à plus d’une corde à son arc pour ramener la représentation nationale à de meilleurs sentiments, on ne peut exclure par « malchance » que, le système de vote électronique tombe en panne demain matin, et que le vote se déroule à main levée à l’ancienne... le texte sera forcément adopté dans cette configuration. Personne ne veut défier l’exécutif à visage découvert ».
Il ne fait pas de doute que les élus de la nation seront réticents à voter cette loi demain, ils espèrent tous que le secret du vote sera leur allié dans ce qu’ils considèrent comme une épreuve, un diktat.
Mais qu’en pensent les femmes ?
Pour le savoir nous sommes allés questionner une grande dame de la culture, Aïcha Mohamed Robleh, engagée dans la cause des femmes de longue date, écrivaine, dramaturge, ancienne ministre de la promotion de la femme, ancienne députée. Elle a accepté de nous livrer son sentiment sur ce début de polémique sur la question des quotas en politique.
« Pour moi la définition de la patrie, c’est comme une maman. Elle a mis au monde des filles et des garçons, et en règle général, une maman elle aime tous ses enfants de la même manière. En 1999, notre pays n’avait qu’une jambe, il claudiquait, il boitait… Ismaïl Omar Guelleh est arrivé au pouvoir à cette période, conscient de cette situation il a décidé de l’équiper d’une seconde jambe. C’était comme un corps qui était inerte et ne fonctionnait qu’à 50 pour-cent. Il faut convenir qu’avec une jambe on ne va jamais loin. Avec deux jambes vous pouvez courir, vous pouvez vous projeter vers l’avenir et avancer à grand pas. Il faut comprendre que 52% de la population djiboutienne est composée de femmes : comment est-il concevable de penser qu’une composante aussi importante de la nation ne puisse pas se mêler de la destinée du pays ? ».
Mais alors la faute à qui, aux femmes ou aux hommes ? Elle nous répond du tact au tact : « Non c’est la faute aux us et coutumes, c’est la faute de l’arbre à palabre. Sous cet arbre il n’y avait de place pour la femme. On nous disait ton père est là pour te défendre, ton frère est là pour te défendre, ton mari est là pour te défendre, donc tu n’as pas besoin d’être présente. Nous, les femmes, à l’époque, on applaudissait les grands okals qui étaient sous l’arbre à palabre : on commentait les propos échangés des uns et des autres, on s’extasiait, vantait entre nous, le charisme, la verve de tel ou de tel. Puis, on s’est rendu compte que le pays avait besoin de tous ses enfants. C’est ainsi que le président Guelleh a instauré le système du quota pour donner une chance aux femmes d’avoir accès au Parlement, à la politique, à la destinée du pays. Il faut comprendre que les mentalités étaient telles que même les femmes n’auraient pas voté pour une autre femme, aussi invraisemblable que cela puisse paraître. Les femmes n’ont pas confiance en les autres femmes, c’est cela qui est malheureux. Chaque maman veut, plus ardemment, que son fils accède au Parlement que, ses propres filles. Les femmes préfèrent voir leur père, leur mari, leur garçon, même leur cousin accéder à l’Assemblée nationale, qu’une autre femme. Du coup, les femmes n’avaient aucune chance de tirer leur épingle du jeu. Le système du quota a été une aubaine pour la femme djiboutienne ».
Pourtant la place de la femme ne reste-t-elle pas négligeable : une seule femme ambassadrice, trois femmes ministres reléguées à des postes ministériels à caractère social ? « Petit à petit l’oiseau fait son nid. Il faut dire que nous avons une tradition qui a la peau dure et que l’on ne peut pas bousculer de manière brusque. Il faut que la pilule passe et donc agir avec doigté ». Comment expliquer la colère des députés par rapport à cette loi ? « Pourquoi perçoivent-ils cela comme une menace ? Pourtant, nous, les femmes, nous les avons acceptés toutes ces années. Cent-vingt ans de colonisation, puis quarante ans depuis l’indépendance, cent-soixante années que nous subissons le dogme des hommes sans rechigner, sans crier… N’est ce pas suffisant ? Dieu soit loué de nous avoir donné un président qui comprend que trop c’est trop, et que les femmes ont toute leur place dans la société. Ces députés qui iront voter demain doivent comprendre que nous ne les chassons pas, mais nous leur demandons de se pousser un peu, pour nous faire un peu de place ».
Et les hommes ?
Les hommes considèrent-ils que les femmes ministres ou députées n’appartiennent plus à la communauté dont elles sont issues dès lors qu’elles se marient ? « C’est faux : Ils sont dans le déni ! J’avais décrit ce fantasme dans une de mes pièces, Si Madame devient ministre. C’est la mentalité qui prévaut : eux s’imaginent qu’une femme servira mieux la communauté de son mari que celle dont elle est issue et dont elle est la représentante. Une femme élue a parfaitement conscience de pourquoi elle est là, pour qui elle est là… Et après tout, un parlementaire, représente l’ensemble des communautés vivant sur le sol national, sans distinction de sexe, de couleur de peau, de langue, etc. A l’époque où j’étais moi même députée, j’appuyais toutes les communautés. Je suis entrée au Parlement en 2003 dans la première fournée grâce à la loi du quota, qui accordait 10 % des sièges aux femmes. Pour ne rien vous cacher, durant les deux mandats que j’ai pu effectuer je n’ai jamais senti chez mes collègues hommes la moindre animosité. Les hommes djiboutiens ne sont pas des méchants, ils vont peut être râler, mais ils sont très galants, je ne me suis jamais sentie rejetée ou mon autorité contestée car j’étais une femme. Je n’ai jamais eu le sentiment d’être pénalisée car j’étais une femme. Le sexisme n’est pas pesant à Djibouti. Mais je dois dire que tout ce qui est inconnu, nouveau, à tendance à faire peur. D’ailleurs je voudrais ajouter que la femme est une énigme pour tout homme que Dieu a créé. Il n’arrive déjà pas à la définir dans son propre foyer. Pour lui c’est le plus grand mystère de ce monde… Quand il veut la faire rire, elle est fâchée, quand elle est d’humeur joyeuse, lui est grognon, nous n’avons pas la même conception de l’amour, ni le même code comportemental pour l’exprimer… Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus. Pour revenir aux votes de demain, les députés hommes se sentent un peu émasculés… je peux comprendre mais ils doivent savoir que c’est faux ! Ne vous inquiétez pas les hommes, vous resterez les chefs de famille. Les hommes pensent que le fait d’être parlementaire fait d’eux, un homme, mais c’est encore une erreur. Un homme est un homme, un brave est un brave. Maçon, gardien, peu importe la fonction, ce n’est pas cette dernière qui définit la bravoure ou l’amour que lui porte ses enfants et son épouse, et il pourra continuer à marcher la tête haute. Il ne faut pas qu’il s’inquiète. C’est la destinée qui guide les pas de chacun d’entre nous. Celui qui devra quitter sa fonction de parlementaire, partira. La preuve, après deux mandats, je suis redevenue citoyenne, et je vis cette situation très bien. Donc, c’est une question de destin. Que les hommes votent sereinement en faveur de cette loi qui est une formidable opportunité avant tout pour le pays. Peut-être même que ceux qui voteront en faveur de l’adoption ne quitteront pas les bancs de l’Assemblée nationale. Qui le sait ? Nous ne sommes pas maître de notre avenir. Il est grand temps que tous les enfants du pays œuvrent ensemble pour le développement de notre patrie. Ce combat des femmes contre les hommes, je crois que c’est pour amuser la galerie. Selon moi, la politique est asexuée, c’est le cerveau qui compte, le reste ce n’est futilité ».
En tant que femme mais également en qualité d’ancienne ministre de la promotion de la femme, avez-vous été confrontée à des cas d’harcèlement sexuel faites aux femmes à Djibouti ? « Oui, des cas m’ont été rapportés notamment au niveau professionnel où certaines femmes affirment avoir subies des brimades ou se seraient vues refuser des promotions car elles n’auraient pas cédé à des avances de leur supérieur hiérarchique. Maintenant il faut savoir garder mesure, car c’est souvent parole contre parole. Il faudrait peut être ouvrir le débat et essayer sérieusement de mener une enquête sur le phénomène. Il ne peut pas être ignoré tout comme il est important de veiller à ne pas jeter l’anathème sur tel ou tel sans preuve avérée ».
Dans la même veine nous avons questionné un transitaire de la place sur le projet de loi. Il conteste le bien fondé de la loi et nous répond notamment par trois autres questions : « Pourquoi on ne veut pas d’hommes au Parlement ? Le nombre de femmes au Parlement me paraît déjà amplement suffisant. Je ne comprends pas ce qui se joue. Un proverbe afar dit : “on ne doit jamais laisser la décision à une femme, mais elle peut cependant conseiller”. Pourquoi veut-on détruire notre société ? Demain, on nous dira qu’il faut un quota pour les LGBT [2] et qu’il faut vivre avec son temps. Je ne comprends pas le président. Cette décision est-elle la sienne ou lui a t-elle été imposée ? ».
Un fonctionnaire interrogé se montre tout aussi circonspect : « Le gouvernement veut créer la zizanie dans les foyers, je ne vois que cela dans cette histoire. A moins que le gouvernement veuille nous occuper l’esprit à débattre de ces idioties au lieu de le questionner sur les véritables problèmes de ce pays. On est entrain de détourner notre attention. C’est une véritable mascarade. Vous pensez que les femmes vont pouvoir mieux contrôler l’action de l’exécutif ? ». Un magistrat de nous confier son exaspération : « Cette loi est inutile. On est déjà gouverné à 100 % par des femmes ! Qu’est ce qui reste aux hommes dans ce pays ? Cette loi a été imposée au chef de l’État au sein de son foyer ; lui même est victime de cette triste histoire. Lorsque cette idée sans queue ni tête a été évoquée en Conseil des ministres la semaine dernière : le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Ali Youssouf, ont formulé des réserves quant à la difficulté de faire accepter à la population, et plus particulièrement aux députés, cette décision qui va à l’encontre de nos coutumes. Pourquoi ne tient-il pas compte de l’avis de ses plus proches conseillers ? ».
Mohamed Hassan (alias Zidane Ebo), entrepreneur, nous dit lui, être, enthousiaste par cette décision pour défendre les droits des femmes. Il l’estime raisonnable et salutaire pour améliorer la condition de la femme dans la société. « Je suis partisan pour aller à 50 % de femmes au Parlement, mais également pour un gouvernement paritaire, avec une égalité d’hommes et de femmes. Je pense que les femmes sont plus sérieuses, plus responsables que les hommes dans notre pays. » Interrogé dans nos colonnes en 2008 le Premier ministre Dileita Mohamed Dileita ne semblait pas douter de l’attachement du chef de l’État à aller encore plus loin dans la libération des droits des femmes à Djibouti : « Je tiens à vous signaler qu’il n’y avait pas de femmes à l’Assemblée nationale en 1999. En janvier 2003 la proportion des femmes au Parlement est aussitôt passée à 10,8%. Lors du renouvellement de l’Assemblée nationale au début de cette année cette progression s’est poursuivie et vient d’atteindre le chiffre de 13%.
Par ailleurs pour marquer la volonté gouvernementale en matière de promotion de la femme, il mérite de signaler que le portefeuille de ministre délégué chargée de la promotion de la femme a été relevé au rang de ministre à part entière. Pour le reste je crois qu’il faut laisser du temps au temps, je ne doute pas une seconde que ces chiffres vont encore évoluer positivement. Prenez en actes et jugez nous sur les faits, vous serez surpris de la volonté du chef de l’État et de l’ensemble du gouvernement à donner à la femme toute sa place dans la société ». [3]
En fait, quelle est la situation des femmes à Djibouti ?
Le rapport d’évaluation MAEP de novembre 2015 des éminentes personnalités est riche en enseignements et données sur les difficultés de la situation des femmes dans le pays. « Celles-ci sont liées à la pauvreté, l’analphabétisme, aux problèmes institutionnels tels que l’absence d’un accès équitable à la justice et au poids de la culture, qui fait que beaucoup de femmes n’osent pas défendre leurs droits publiquement afin de protéger l’honneur de la famille. En outre, les femmes sont exclues des tribunaux traditionnels ou coutumiers devant lesquels la plupart des procès sur les viols et les violences physiques faites aux femmes ont lieu, et ces tribunaux ne prononcent pas des peines sévères contre les accusés […]. L’économie et la prise de décision ont connu des progrès plus ou moins lents. La part des femmes fonctionnaires est passée de 24% à 33% entre 2002 et 2009. Les femmes représentaient, en 2009, 25% des agents conventionnés et 31,7% des actifs dans le secteur informel. Les postes à responsabilité sont réservés quasi-exclusivement aux hommes. Le pays ne compte à ce jour que trois femmes ministres (Ministre de la promotion de la femme, Secrétaire d’Etat chargée de la solidarité nationale, Secrétaire d’Etat chargé de l’habitat). Il compte une seule secrétaire générale, celle du ministère de la promotion de la femme. D’un point de vue politique, la nature des portefeuilles ministériels confiés aux femmes relève plus de la visualisation que d’une volonté politique déterminée à changer les choses. En effet, les ministères confiés aux femmes jusqu’à ce jour sont soit des ministères considérés comme plutôt féminins (la promotion de la femme et les affaires familiales), soit des ministères plutôt périphériques (Jeunesse et sports, Solidarité) ».
Femmes dans le domaine de la politique 2011 – 2014
Postes | Nombre de femmes | Pourcentage de femmes |
Gouvernement djiboutien | 3 | 11.54% |
Membres de l’Assemblée nationale | 7 | 10,7% |
Haute administration djiboutienne | 2626 | 29% |
Responsables de conseils régionaux | 9 | 9% |
Source : rapport d’évaluation MAEP novembre 2015
Vous l’aurez compris il y a encore du chemin à parcourir pour que les femmes djiboutienne soient l’égales des hommes, sur un même pied d’égalité en République de Djibouti. Ce qui nous fait dire que, le gouvernement aurait encore pu pousser le bouchon plus loin sur la question du quota, comme le recommandait d’ailleurs les éminentes personnalités du rapport d’évaluation MAEP, qui ne manquaient pas de noter que l’IGAD préconisait d’aller à 30% de femmes. Le document déplorait également que « le droit coutumier l’emporte souvent sur le droit statutaire, ce qui justifie le contexte socioculturel existant défavorable à la promotion des droits des femmes ».
Plus la peine de chercher midi à quatorze heures pour comprendre où se situe le plafond de verre qui empêche les femmes d’occuper la place qui leur revient dans la société. Il faut reconnaître qu’essayer de faire bouger les lignes, même pour un président aussi puissant qu’il soit, ne soit pas toujours aussi aisé que l’on pourrait le croire lorsque l’on veut s’attaquer aux « traditions »… Pourtant, qui a dit qu’elles étaient gravées dans du marbre. Quelles que soient les jérémiades de certains élus, la loi sera adoptée à une large majorité au Parlement demain matin. Ismaïl Omar Guelleh laissera dans la mémoire collective nationale d’être celui qui, indéniablement, contre vent et marée, aura le plus contribué à faire avancer la cause des femmes en République de Djibouti… Cette décision n’est peut-être pas forcément désintéressée, il n’est pas impossible que ces dames soient nombreuses à glisser un bulletin vert dans l’urne pour témoigner de leur reconnaissance le chef de l’État. Mais qu’importe, calcul politique ou pas, les acquis de ce big bang politique, demeureront eux, pour toujours.
Mahdi A.
[2] Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenre.
[3] « En aparté avec… Dileita Mohamed Dileita », Human Village, mai 2008.