A partir d’un communiqué de la Présidence.
« Nous devons toujours être à la hauteur des défis actuels et à venir », a déclaré Ismail Omar Guelleh ce lundi matin au Palais de la République à l’occasion de la fête nationale de notre pays. Dans cette allocution aux forts accents de bilan, le président de la République a indexé le succès continu de notre société à la capacité d’acquérir une résilience élevée aux chocs du monde, de plus en plus interdépendant.
« Dans un monde connecté et ouvert à tous les vents de mondialisation..., il arrive souvent que les interactions ..., viennent percuter la souveraineté des peuples et des Nations », a indiqué le président qui a cité les exemples de la « pandémie de la Covid-19 » et de « la flambée des prix » consécutive à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Dans cette intervention, le chef de l’État a décliné les grandes lignes de sa stratégie visant à conférer à notre pays une autonomie et une capacité non négociable à faire valoir ses besoins, son développement et assurer se souveraineté sur le plan alimentaire « dans la lignée de ce que nous avons déjà entrepris dans certains pays voisins, avec la location de fermes, afin de nous donner les moyens d’affermir notre sécurité alimentaire »
Quant à la flambée des prix, il a fait état de sa détermination à la combattre avec « des mesures additionnelles, des mécanismes sociaux pour amortir le choc mais aussi avec des sanctions dissuasives contre certains commerçants qui ont fait de la spéculation un sport national ».
Le discours du 27 juin du président de la République a également consacré un volet important à un récit succinct du chemin parcouru par notre pays depuis son accession à l’Indépendance nationale. Il a rappelé que la priorité a toujours été donnée à la préservation des acquis phares de notre souveraineté, notamment à l’unité, la cohésion et la stabilité.
Et que l’œuvre du développement a en permanence été poursuivie à travers des réformes emblématiques dont, « un système d’enseignement, l’école pour tous, débarrassé du cancer de l’élitisme qui réservait le savoir à une infime minorité, un système de santé, l’assurance maladie universelle, débarrassé de l’inégalité d’accès aux soins qui enfermait les plus démunis dans leurs propres souffrances. […] Aujourd’hui, notre société, grâce aux réformes sociales et politiques entreprises, a libéré les énergies des femmes que la conception patriarcale étouffait », a déclaré le président de la République
Comme à l’accoutumée, le président a mit aussi à profit son allocution du 27 Juin pour rendre un hommage appuyé aux martyrs de notre indépendance. « Je voudrais exprimer d’abord la reconnaissance éternelle de la nation à nos martyrs..., à ces Djiboutiennes et Djiboutiens, connus ou inconnus, qui n’ont pas hésité à échanger leurs vies contre notre liberté..., qui ont préféré la dignité, fut-elle mortelle, à l’indignité et au déshonneur de l’asservissement », a indiqué le chef de l’État.
Étape centrale des évènements officiels de la fête nationale djiboutienne, la réception au Palais de la République sous l’égide du président s’est déroulée après que le chef de l’État a déposé, plus tôt dans la matinée, une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu au Palais du Peuple. C’est la traditionnelle parade militaire, défilé de l’ensemble des corps armés et de sécurité du pays qui avait, sous le haut patronage du président de la République, chef suprême des armées, ouvert tôt ce matin les festivités officielles de la fête nationale. Lors du défilé militaire, c’est la présence de drones qui faisait office cette année de nouveauté. Au nombre de trois, acquis récemment par la République de Djibouti, ces dispositifs majeurs de dissuasion militaire allient leurs possibilités à la capacité de repérage de menaces et d’attaques.
Outre les représentants des corps consulaires et diplomatiques accrédités auprès de la République de Djibouti, les membres du gouvernement, du Parlement ainsi que des dignitaires civils, militaires et religieux ont pris part aussi bien au défilé militaire qu’à la réception au Palais de la République.
A noter également la participation de la Première dame et présidente de l’Union nationale des femmes djiboutiennes (UNFD), Kadra Mahamoud Haid, à ces différents évènements autour de la commémoration du 45e anniversaire de l’indépendance nationale.
Discours d’Ismaîl Omar Guelleh, lundi 27 juin 2022
Louange à Dieu que la paix et la bénédiction soient sur le Prophète, sa Famille et ses
Compagnons,
Mes chers compatriotes de la capitale, des régions de l’intérieur et de la diaspora, nous célébrons aujourd’hui le 45ee anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale.
En cette heureuse et glorieuse circonstance, je voudrais commencer par le commencement et exprimer d’abord la reconnaissance éternelle de la nation à nos martyrs. À ces Djiboutiennes et à ces Djiboutiens, connus ou anonymes, qui n’ont pas hésité à échanger leur vie contre notre liberté. À ces Djiboutiennes et à ces Djiboutiens qui ont préféré la dignité, fut-elle mortelle, à l’indignité et au déshonneur de l’asservissement.
Je prie le Très Haut pour qu’Il les accueille dans son paradis. Amin.
Nous sommes tous, chaque Djiboutienne et chaque Djiboutien, les héritiers de ces valeurs de liberté, de dignité et de souveraineté. Ces valeurs, nous les faisons vivre, nous les prolongeons et nous les exhibons avec fierté dans toutes nos actions quotidiennes.
En premier lieu, nos forces de l’ordre et de la sécurité nationale, qui, à l’extérieur comme à l’intérieur mais aussi à nos frontières, préservent avec courage et sacrifice notre souveraineté.
Mes chers compatriotes,
Que de distance parcourue depuis le 27 juin 1977 !
Que de réalisations accomplies depuis ce premier jour où nous avons pris en main notre destinée !
Alors que certains nous prédisaient une mort par asphyxie dès notre naissance, notre Nation a su émerger et tracer les chemins de sa croissance. En parfaite intelligence et en toute neutralité, notre nation a fait prévaloir les raisons de sa souveraineté sur toutes les autres considérations. Mais si notre Nation a déjoué tous ces pronostics mortifères, elle le doit avant tout à ces enfants.
Oui ! Elle le doit à tous les Djiboutiennes et Djiboutiens qui, après la conquête de la souveraineté, ont compris que le reste n’était qu’une affaire de patience, de volonté et de labeur !
Aujourd’hui, quarante-cinq ans après, on peut exprimer notre satisfaction commune en dressant l’inventaire des acquis. Ce pays qu’on disait désertique à tel point que « même le chacal faisait son testament avant de le traverser ».
Ce pays dépourvu de toutes ressources et de matières premières, à tel point que les spécialistes de l’époque glosaient sur sa viabilité économique. Ce pays aujourd’hui se tient debout. Il tient son rang avec dignité dans le concert des Nations ! Pour en arriver là, et nous les savons tous, mes chers compatriotes, ça n’a pas toujours été aisé. Car le début de notre souveraineté, c’était aussi le point de départ de notre développement économique. C’était aussi le balbutiement de notre jeune république. C’était aussi la construction de notre unité et de notre identité nationale.
Mais ces défis, nous les avons tous surmonté. Dès fois simultanément, des fois chronologiquement et progressivement, mais toujours avec la même ferveur et la même effervescence qui sont les caractéristiques de l’appropriation et de l’adhésion populaire !
Mes chers compatriotes,
Je n’oublie pas les énormes sacrifices que vous avez consentis à des périodes où l’intégrité de notre Nation était menacée de fracturation, sur fond des convulsions régionales et des crises conjoncturelles. C’est tout à votre honneur et l’avenir vous a donné raison.
Aujourd’hui, notre système d’enseignement, grâce à l’école pour tous, est débarrassé du cancer de l’élitisme qui réservait le savoir à une infime minorité !
Aujourd’hui, notre système de santé, grâce à l’assurance maladie, est débarrassé de l’inégalité d’accès aux soins qui enfermaient les plus démunis dans leurs propres souffrances !
Aujourd’hui, notre société, grâce aux réformes sociales et politiques entreprises, a libéré les énergies des femmes que la conception patriarcale étouffait.
Mes chers compatriotes,
Même si notre satisfaction est immense, au vu des progrès accomplis, nous n’avons pas la prétention d’avoir tout réussi et d’avoir achevé notre mission. Que Dieu nous préserve de ce péché d’orgueil ! Car, voyez-vous, la souveraineté d’un pays ne se conjugue pas seulement au passé. Elle ne se limite pas aux acquis. La souveraineté d’une nation se décline aussi ,et surtout, dans le futur ! Elle tire sa force et sa substance dans le relais générationnel, dans la permanence de cette mémoire collective qui forge la conscience de chaque citoyen.
C’est pourquoi, nous devons toujours être à la hauteur des défis actuels et des défis à venir. Car dans un monde en perpétuelle transformation et en perpétuelle évolution, notre nation ne peut pas rester figée, en inertie ou en stagnation.
La pandémie de Covid-19 en a été la parfaite illustration. Car dans un monde connecté et ouvert à tous les vents de la mondialisation, l’imprévisible n’est jamais très loin. Il arrive souvent que les interactions et les interpénétrations des intérêts des uns et des autres viennent percuter la souveraineté des peuples et des nations.
Et malgré notre capacité de résilience, l’économie de notre nation, comme du reste celles des autres nations, peut subir les impacts négatifs de telle ou telle crise, proche ou lointaine. Et comme l’actualité nous le prouve, cela peut se traduire en termes d’inflation, en termes de pénurie ou de rareté sur certains aliments de base.
Et parce que la souveraineté d’une nation est pluridimensionnelle, nous devons, dans la lignée de ce que nous avions déjà entrepris dans certains pays voisins avec la location de fermes, nous donner les moyens d’affermir aussi notre souveraineté alimentaire.
Avec des mesures additionnelles, avec des mécanismes sociaux pour amortir le choc de l’inflation, mais aussi avec des sanctions dissuasives contre certains commerçants qui ont fait de la spéculation un sport national.
Mes chers compatriotes,
En toutes circonstances, dans les pires moments, comme dans les meilleurs moments, nous ne devons pas perdre de vue l’essentiel. Ce qui nous unit, au-delà de nos clivages, de nos différences ou de nos appartenances partisanes.
Oui ! Mes chers compatriotes, nous ne devons pas perdre de vue l’essentiel qui sublime nos différences et nos clivages en richesses et en variétés. C’est l’alchimie de notre djiboutianneeté, c’est ce désir que nous avons tous de vivre ensemble, fier de notre unité et de notre identité. C’est ce constat que nous avons la volonté de vivre éternellement en paix et en sécurité. Car tels sont les socles de notre souveraineté nationale qui ont rendu possible notre stabilité politique et notre développement économique.
Je vous remercie de votre attention.
Vive l’indépendance nationale
Vive la République de Djibouti
Ismaïl Omar Guelleh
Messages des pays amis
Le chef de l’État a reçu ce lundi en fin de matinée au Palais de la République, à l’issue de la cérémonie officielle en l’honneur de la fête nationale de notre pays, un émissaire de son homologue français, Emmanuel Macron, porteur d’un message écrit.
Reçu en compagnie de l’ambassadeur de la République française auprès de la République de Djibouti, Arnaud Guillois, l’émissaire du président Macron, Eric Bucquet, est général de corps d’armée, directeur du renseignement et de la sécurité de la défense. Il portait un message de félicitations du président français à son homologue djiboutien, à l’occasion de la commémoration du 45ee anniversaire de l’indépendance de notre pays.
« A l’occasion de la fête nationale de la République de Djibouti, je suis heureux de vous adresser mes chaleureuses félicitations à vous-même et à l’ensemble du peuple djiboutien », a écrit Emmanuel Macron dans le télégramme envoyé au président de la République. « Je souhaite qu’ensemble, dans le cadre d’une vision et d’une ambition partagée, nous puissions continuer à resserrer nos liens au bénéfice mutuel de nos deux peuples », et il a réaffirmé son « attachement aux relations bilatérales ».
Le message de félicitation du président français est le dernier en date d’un nombre important de télégrammes provenant de dirigeants de pays frères et amis qui expriment tous, à l’occasion du 45e anniversaire de l’indépendance de la République de Djibouti, leurs chaleureuses félicitations au président et au peuple djiboutien.
Le président des États-Unis d’Amérique, Joe Biden, le président de la République fédérale d’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, le président du Nicaragua, Daniel Ortega, le roi du Maroc, Mohamed VI, le roi de Bahrein, Hamad ben Issa al Khalifa, le sultan d’Oman, cheick Hathman ben Tarik, font partie des chefs d’État et de gouvernement de pays amis qui ont fait parvenir des télégrammes de félicitations au président de la République.
Les dirigeants de la région, notamment la présidente de la République démocratique et fédérale d‘Ethiopie, Sahle-Work Zewde, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali, le président somalien, Hassan Cheick Mahamoud et le président du Conseil de transition du Yémen, Rachad Al-Alimi, avaient précédemment envoyé un message de félicitations au Président de la République à l’occasion du 45ee anniversaire de notre indépendance.