Ce dimanche 5 mai, le président de la République a nommé un nouveau gouvernement.
Un remaniement a minima, avec quatre départs, cinq déménagements, quatre entrées et de nouveaux périmètres ministériels.
Les femmes grandes perdantes du remaniement ministériel puisque celles-ci restent cantonnées dans des ministères plutôt féminins et donc périphériques (Femme et famille, Logement, Affaires sociales et des solidarités). On supputera que la nature des portefeuilles ministériels confiés aux femmes relève plus de la visualisation que d’une volonté politique à changer les choses. Mais ce n’est pas tout, le gouvernement ne comprenant que trois femmes sur vingt-quatre membres, sa composition contrevient non seulement à l’esprit, mais plus encore à la lettre de la loi n°219/AN/18/7ème relative à la représentativité des femmes (élective et administration) dont le quota avait été porté à 25% en janvier 2018. Ce qui nous laisse penser qu’il faudra encore un peu de temps pour que les modes de fonctionnement habituels de la politique politicienne cessent de faire obstacle à la participation des femmes à la vie politique. A contrario en Ethiopie, le Premier ministre Abiy Ahmed nomme un gouvernement ou la parité est strictement respectée et dont lequel les femmes occupaient - il y a encore peu - des portefeuilles ministériels clés comme la Défense ou encore la Paix - qui chapeaute la police fédérale et les services de renseignement.
Le contraste est saisissant ! Forcément on s’interroge : les femmes éthiopiennes seraient-elles, bien plus compétentes, intelligentes, travailleuses et de confiance que les djiboutiennes ?
Sinon comment expliquer d’ignorer - à ce point - la loi...
Les nominés sont :
Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed
Ministre de la justice et des affaires pénitentiaires, chargé des droits de l’homme, Ali Hassan Bahdon
Ministre auprès de la présidence chargé des investissements, Ali Guelleh Aboubaker
Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement, Mahmoud Ali Youssouf
Ministre de la défense, chargé des relations avec le Parlement, Hassan Omar Mohamed Bourhan
Ministre de l’intérieur, Moumin Ahmed Cheikh
Ministre de l’économie et des finances, chargé de l’industrie, Ilyas Moussa Dawaleh
Ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud
Ministre de la santé, Mohamed Warsama Dirieh
Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Nabil Mohamed Ahmed
Ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan
Ministre de l’agriculture, de l’eau, de la pêche, de l’élevage et des ressources halieutiques, Mohamed Ahmed Awaleh
Ministre de l’équipement et des transports, Moussa Mohamed Ahmed
Ministre des affaires musulmanes, de la culture et des biens wakfs, Moumin Hassan Barreh
Ministre des affaires sociales et des solidarites, Mouna Osman Aden
Ministre du budget, Abdoulkarim Aden Cher
Ministre de l’énergie, chargé des ressources naturelles, Yonis Ali Guedi
Ministre du travail, chargé de la réforme de l’administration, Isman Ibrahim Robleh
Ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de l’environnement, Mohamed Abdoulkader Moussa Helem
Ministre du logement, Amina Abdi Aden
Ministre de la communication, chargé des postes et des télécommunications, Radwan Abdillahi Badhon
Ministre du commerce, Hassan Houmed Ibrahim
Secrétaire d’État à la jeunesse et aux sports, Hassan Mohamed Kamil
Secrétaire d’État chargé de la décentralisation, Hamadou Mohamed Aramis
NB : On signalera une coquille dans la rédaction du décret 2019 - 096/PRE, portant nomination des membres du gouvernement. Il indique « Sur proposition du Président de la République », en lieu et place de la mention « Sur proposition du Premier ministre » qui devrait apparaître conformément à l’article 41 de la Constitution, qui spécifie que « Le président de la République désigne le Premier ministre, et sur proposition de celui-ci nomme les autres membres du gouvernement ».
Rassurez-vous chers nominés, le décret reste malgré tout valide, puisqu’une erreur ou une omission dans l’un des visas est sans influence sur la portée juridique de l’acte. Ceci dit, il n’empêche qu’il faudra tout de même veiller à mieux respecter les exigences rédactionnelles.