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Un tournant décisif pour l’Union africaine
par Mark Spencer, décembre 2024 (Human Village 52).
 

Un tournant décisif pour l’Union africaine : conviction contre opportunisme

L’Afrique est à un carrefour historique, et l’élection du prochain président de la commission de l’Union africaine cristallise des enjeux cruciaux. Alors que le continent cherche à affirmer son rôle dans un monde en mutation, cette élection dépasse les simples dynamiques électorales : elle pose une question fondamentale sur l’avenir de l’organisation. Entre une candidature de conviction portée par Djibouti et une campagne tapageuse du Kenya, l’Afrique devra trancher.

La candidature de Mahmoud Ali Youssouf, portée par Djibouti, se distingue par sa profondeur, son sérieux et sa vision claire pour le continent. Fort d’une expérience de près de deux décennies en tant que ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Ali Youssouf ne propose pas une rhétorique creuse. Il présente un projet structuré, articulé autour de priorités clés comme la paix, l’intégration économique et la lutte contre le changement climatique. Sa maîtrise des rouages diplomatiques, son approche inclusive et sa méthode basée sur la recherche du consensus font de lui un véritable leader plutôt qu’un simple candidat.

Face à lui, Raila Odinga, soutenu par la machine politique kenyane, mise davantage sur la force médiatique que sur une réelle vision pour l’Union africaine. Les moyens déployés pour sa campagne – déplacements fastueux, logistique spectaculaire – impressionnent certes, mais la substance fait défaut. Derrière les grands discours, l’absence de propositions concrètes sur les défis spécifiques du continent est frappante.
Plus préoccupant encore, cette campagne met en lumière une tentative de consolidation de l’hégémonie kenyane, au détriment des idéaux collectifs de l’Union. Avec le soutien actif du président William Ruto, la candidature d’Odinga semble davantage répondre à des calculs nationaux qu’à une volonté sincère de servir l’Afrique. L’Union africaine a-t-elle besoin d’un président de la commission instrumentalisé par des ambitions politiques locales ?

À l’opposé, la candidature de Djibouti repose sur des valeurs de coopération et de respect mutuel. Petit par sa taille, mais grand par son rôle diplomatique, Djibouti a prouvé sa capacité à construire des ponts dans une région souvent marquée par les tensions. Ce pays, loin des ambitions expansionnistes, propose un leadership au service du collectif, incarné par une figure compétente et respectée.

Indéniablement, l’élection de 2025 est bien plus qu’une compétition entre deux hommes. C’est un choix entre deux visions : une Union africaine résolument tournée vers l’avenir, prête à affronter les défis du siècle, ou une organisation tributaire d’intérêts nationaux étroits et d’un opportunisme électoral.
En effet, l’Afrique a besoin d’un leadership fondé sur la conviction, l’expertise et une vision claire, et non sur des artifices superficiels. En soutenant Mahmoud Ali Youssouf, le continent aurait l’occasion de réaffirmer les valeurs de solidarité, de coopération et d’ambition collective qui ont toujours été au cœur du projet panafricain. Plus qu’une simple élection, ce scrutin représente une chance de replacer l’Union africaine sur la voie d’une gouvernance forte, cohérente et tournée vers l’avenir.

Dans un contexte où les rivalités entre États et les ambitions personnelles menacent de brouiller les enjeux véritables, les États membres doivent faire preuve de lucidité. Cette élection doit être une opportunité pour recentrer l’organisation sur ses priorités essentielles. Mahmoud Ali Youssouf, avec son engagement indéfectible envers le multilatéralisme, sa maîtrise des dossiers continentaux et sa capacité à fédérer autour d’un projet ambitieux mais pragmatique, incarne le choix du renouveau. Alors que le continent fait face à des défis complexes, privilégier un leadership visionnaire et inclusif est non seulement nécessaire, mais impératif.
Le contexte actuel, marqué par des crises sécuritaires, des mutations économiques et des menaces climatiques, exige une Union africaine renforcée, capable de répondre efficacement aux besoins de ses citoyens. L’élection de 2025 doit marquer un tournant décisif pour l’organisation : renforcer sa légitimité, clarifier ses objectifs et asseoir son influence dans un monde multipolaire. En soutenant un candidat solide comme Mahmoud Ali Youssouf, les membres de l’UA auront l’occasion de poser les bases d’un avenir commun, fondé sur l’unité et le progrès. Le choix est clair : la compétence et la vision doivent prévaloir sur l’apparence et les calculs personnels.

Enfin, l’élection de février 2025 pour la présidence de la commission de l’Union africaine est bien plus qu’un événement politique : elle est une opportunité historique pour réorienter le destin du continent. Face aux défis multiples qui exigent des réponses collectives et des actions concertées, l’Afrique ne peut se permettre de choisir un leadership fondé sur l’éclat ou des calculs stratégiques nationaux.

En soutenant Mahmoud Ali Youssouf, les États membres auraient l’occasion de réaffirmer une vision panafricaine fondée sur la coopération, la solidarité et l’innovation. Sa candidature n’est pas seulement celle d’un homme, mais celle d’un projet ambitieux pour l’Afrique, porté par l’expertise, l’expérience et une méthode pragmatique. Ce moment décisif appelle un choix clair : unir le continent sous une bannière de progrès partagé et non céder aux mirages d’un opportunisme éphémère. L’Afrique ne peut attendre : elle a besoin d’un leadership de conviction pour construire son avenir dès aujourd’hui.

Mark Spencer

 
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