Sommes-nous dans une dangereuse dérive autoritaire, quasi fasciste, de la chaîne satellitaire de la RTD, la RTD 4 ?
La question mérite sérieusement d’être posée : avons-nous encore le droit de répondre et de proposer ? Est ce que le bon sens, la tolérance et un traitement équitable dans les émissions programmées dans l’unique chaîne satellitaire à l’international, RTD 4, aient encore un sens à la RTD ?
Est-ce que les multiples appels à plus d’équité, des grandes personnalités de la république, de la société civile et de la diaspora, seront entendus par la RTD et la Commission nationale de la communication (CNC), qui est l’institution chargée de sa régulation ?
Est-ce que ces deux institutions prendront enfin conscience de ce qui les discrédite et menace le vivre ensemble ?
Comment voulons-nous lutter contre le tribalisme, la division, l’aliénation mentale et l’exaspération, quand tant de dérives sont admises par les personnes responsables des institutions de la république ? Considèrent-elles normal de diffuser 90 % des programmes intenationaux uniquement en langue somalie contre 10% pour les langues des autres communautés nationales ?
Sans parler des interventions sur le plateau de la RTD, pour parler d’équité et de justice, lors du temps de parole de la campagne électorale, pour faire sa promotion et reconstituer sa virginité ?
Et tout le reste du temps ce qui se passe, surtout à la seule chaîne satellitaire internationale de la RTD, la RTD 4 ?
C’en est trop ! La RTD doit publiquement présenter ses excuses et accorder un traitement équitable et un temps d’antenne équivalent aux différents groupes et communautés.
Ne laissons pas l’aigreur, la frustration, les complexes et les limites mentales noircir notre cœur, nous détruire, ou nous pousser à devenir malveillants. Vivons sereinement, selon nos capacités, nos possibilités, notre vision et nos bénédictions, sans envier les autres.
Que la RTD soit le dépotoir de toutes sortes d’objets usagés et d’aigris, passe encore. Mais continuer à être le réceptacles programmatiques d’une domination ethnique à la moralité douteuse au détriment du vivre ensemble légendaire des Djiboutiens, est totalement inacceptable.
Difficile de croire que le directeur de la RTD ait décidé tout seul, de son propre chef et sans en référer à sa hiérarchie, et qu’il ait utilisé « inconsciemment » ces émissions. C’est apparemment une démonstration volontaire d’expression d’une domination qui dure, malgré les multiples dénonciations !
Tous ses prédécesseurs n’ont pas voulu y déroger, et lui est décidé à maintenir cette situation qui semble être une consigne !
Au risque de choquer, à cette cadence, la RTD, voudra faire de nous des esclaves que nul ne pourra délivrer. A force de vouloir tout dominer on en aura assez. Parfois il faut se poser les bonnes questions et savoir arrêter cette course folle au consumérisme.
Les débats, même animés, ou les programmes culturels enrichissants, c’est une chose. Les émissions et les programmes dans une seule langue, c’est un tout autre registre. Je ne crois pas du tout que j’interprète de façon erronée. La RTD a choisi une voie malhonnête vis-à-vis des autres communautés nationales, sans droit de réponse ni respect du contradictoire, et surtout sans qu’aucune institution et qu’aucun officiel de ces communautés ne puisse réagir. Incroyable !
Si l’on doit être choqué par ces émissions, ces programmes et cette situation de domination, il faut aussi s’interroger sur l’absence sidérante de réaction de tous ceux qui y assistent en baissant les yeux. Notre société n’a plus de dirigeants dignes et produit de moins en moins de citoyens responsables et courageux.
En démocratie, où la liberté d’expression et l’accès à l’information sont des droits fondamentaux, on ne procède pas ainsi et on ne prive pas les citoyens d’un droit à l’équité et d’un droit de réponse. A moins que…
Je suis toujours autant scandalisé, par les personnes qui chuchotent ou qui vous disent bas que cette situation est dangereuse et très dénoncée, au niveau de la région et par la diaspora, au lieu d’essayer de la dénoncer et de proposer d’y remédier. Ou qui tiennent des propos haineux et qui partagent cela sur les réseaux sociaux avec de longues phrases pour nous expliquer cette situation déplorable de la RTD 4, selon leurs points de vue et ainsi nous manipuler et attirer des commentaires. C’est vraiment malhonnête !
Il faut jamais oublier que l’esprit aussi se nourrit, en fonction de ce que nous consommons mentalement.
On ne peut pas plaire à tout le monde, ni être amis ou avoir des affinités avec tout le monde. Par contre on peut faire un effort pour être respectueux, juste, équitable, courtois et faire preuve de bonnes manières.
Dans une république normale, cette dérive dangereuse de la RTD 4 ne se serait jamais produite. On aime se leurrer. On vit avec des apparences. Je dirais qu’on vit dans une illusion démocratique. C’est pourquoi je pose cette question, frustrante en ce moment de campagne électorale où l’intervention des élus est sollicitée et où l’instance de régulation de la RTD, à savoir la CNC, est en première ligne !
Quand cette étrange affaire sera terminée, la crédibilité de la RTD et des responsables de la régulation en ressortira très affaiblie. Les journalistes vont devoir se remettre en question et préparer leurs interviews, travailler leurs sujets, démontrer qu’ils possèdent une expertise dans un domaine où les dérives risquent de menacer l’équité et le vivre ensemble.
Tout le monde doit contribuer à un processus de dialogue et de pacification transparent et apaisé, l’opposition, le pouvoir, et surtout les citoyens qui doivent appeler à la neutralité des médias, à l’équité, à la justice, à la bonne foi et à la disponibilité au dialogue de tous. Les chefs religieux doivent jouer leur partition.
Mais surtout ne pas laisser une telle dérive sans réaction !
Bolock Mohamed Abdou