Bonne nouvelle, les électeurs n’auront plus besoin de se déplacer pour aller voter le 23 février prochain. Ils pourront occuper cette journée chômée pour soit paisiblement faire la grâce matinée, soit passer du temps auprès de leurs proches, avant de se rendre pour la grande majorité à la mosquée pour remplir leur obligation religieuse en ce jour de grande religiosité à Djibouti.
Le gouvernement, toujours soucieux de prendre soin des siens, a eu l’excellente idée d’organiser - avant l’heure et en dehors des urnes - la répartition par désignation des sièges au sein des partis de la majorité ainsi qu’entre les partis de l’opposition autorisés, puis entre la majorité et l’opposition, en tenant compte de plusieurs éléments gravés dans le marbre, comme le dosage entre les communautés, les clans, les sous-clans, entre les sexes en panachant le résultat sur six régions… Le tri entre les profils n’est nullement fondé sur les résultats de primaires internes, ni sur les compétences, ou l’expérience, encore moins le degré d’instruction, mais plutôt le niveau « d’indépendance d’esprit » des heureux désignés. C’est l’élément clé !
Contrairement aux informations diffusées jeudi 25 janvier 2018 au journal télévisée de 15h en langue française sur les ondes de la RTD, il n’y a aura pas dix listes pour concourir aux législatives du 23 février mais neuf. La deuxième liste présentée par la coalition PDD-UDJ à Tadjourah, et dont la tête de liste est Houmed-Gaba Barkat Siradj, a été disqualifiée par le ministère de l’intérieur et ne pourra donc concourir au scrutin.
Allocution du ministre de l’intérieur, Hassan Omar Mohamed
Jeudi 1er février depuis son ministère et en présence des responsables des différents partis qui ont « postulé » pour concourir, le ministre de l’intérieur a signalé que « Suite à la réception des dossiers de candidature qui s’est clôturée le 25 janvier 2018, les listes déposées par les groupements de partis politiques ainsi que par les partis politiques ont fait l’objet d’une étude minutieuse et d’un examen approfondi pour s’assurer de la satisfaction des conditions requises conformément aux textes en vigueur.
Préfecture de Djibouti
1 - Liste de groupement des partis politiques dénommé UMP (Union pour la majorité présidentielle) avec pour tête de liste, Abdoulkader Kamil Mohamed
2 - Liste de la coalition UDJ-PDD avec pour tête de liste, Ilaya Ismael Guedi
Préfecture d’Obock
1 - Liste de groupement des partis politiques dénommé UMP (Union pour la majorité présidentielle) avec pour tête de liste, Ali Houmed Hassan
Préfecture de Tadjourah
1 - Liste de groupement des partis politique dénommé UMP (Union pour la majorité présidentielle) avec pour tête de liste Ibrahim Chehem Daoud
2 - Liste du parti politique dénommé ARD (Alliance pour le renouveau Démocratique) avec pour tête de liste Hassan Mohamed Hassan
Préfecture d’Arta
1 -Liste du groupement des partis politiques dénommé UMP (Union pour la majorité présidentielle) avec pour tête de liste Omar Waberi Malow
Préfecture d’Ali Sabieh
1 - Liste du groupement des partis politiques dénommé UMP (Union pour la majorité présidentielle) avec pour tête de liste Elmi Obsieh Waiss
2 - Liste du parti politique dénommé CDU (Centre pour le renouveau démocratique) avec pour tête de liste Haroun Hassan Guedi
Préfecture de Dikhil
1 - Liste du groupement des partis politiques dénommé UMP (Union pour la majorité présidentielle) avec pour tête de liste Ougoureh Kifleh Ahmed
Ainsi, au total, sur l’ensemble du territoire, neuf listes ont été validées, à savoir, six listes déposées par un groupement des partis politiques dénommés UMP, une liste déposée par une coalition formée par le parti UDJ-PDD enfin deux listes déposées par des partis politiques, à savoir, l’ARD et le CDU. Tel est la composition des listes dont la candidature est retenu pour participer aux élections législatives programmées pour le vendredi 23 février 2018. Enfin, comme la loi l’exige, les listes retenues feront l’objet d’une publication au Journal officiel ».
Une liste a été invalidée
Le motif pour lequel la liste de l’UDJ-PDD n’a pas été autorisée à concourir pour cette échéance électorale n’est pas encore connu. Aussi, pour éviter que s’immisce le venin du soupçon sur les résultats à venir, le ministère de l’intérieur devrait rapidement apporter les éclaircissements nécessaires, en particulier en précisant les raisons qui ont disqualifiées la liste conduite par Houmed-Gaba Barkat Siradj. Quelles sont les conditions nécessaires à la candidature de cette liste qui n’étaient pas remplies ?
Dénonciation d’une mesure qualifiée « d’arbitraire et injustifiée »
Houmed-Gaba Barkat Siradj [1], tête de liste du groupement des partis UDJ-PDD à Tadjourah, a contesté sur les réseaux sociaux « la décision arbitraire et injustifiée car sans fondement du ministre de l’intérieur d’invalider ladite liste en invoquant des motifs fallacieux et imaginaires de “dossiers incomplets”. » Pour lui c’est une procédure mystérieuse marquée par le sceau du secret, mettant en exergue le fossé qu’il existe entre les règles formelle et leur mise en pratique.
Il n’y va pas de main morte estimant que l’exclusion est une « entrave anticonstitutionnelle basée sur des fausses allégations (qui auraient) été émises par le ministère de l’intérieur, lui même, sans pour autant en avancer la moindre preuve ni même le moindre PV attestant des “documents manquants”. Par conséquent nous condamnons fermement cette tentative antidémocratique, illégale et infondée qui consiste à vouloir tuer dans l’œuf l’expression libre du peuple en disqualifiant d’office notre liste à Tadjourah. Par ces voies de faits illicites, le ministre de l’intérieur vient de démontrer une fois de plus, à l’opinion nationale et internationale, sa vocation anti républicaine d’obstruction délibérée de l’exercice démocratique en totale contradiction avec les lois et les textes en vigueur. Enfin, conformément aux lois, nous engagerons au nom du parti, un recours auprès du Conseil constitutionnel en vue du règlement de ces voies de faits litigieux. Nous exhortons tous nos militants et militantes de rester mobilisés et solidaire dans cette bataille contre l’injustice et le déni démocratique », a-t-il déclaré.
Pareillement certaines personnes semblent être surprises d’apprendre que l’ARD « autorisée » ne présente pas de candidats à Obock alors que c’est pourtant le fief électoral du fondateur de l’ARD, feu Ahmed Dini Ahmed, ancien Premier ministre et figure politique emblématique, dont le fils Cassim Ahmed Dini a hérité des rênes du parti.
L’opposition, qui paraît plus affaiblie que jamais, va juste faire un petit tour de piste au cours de ce scrutin. Questionné le 29 janvier, sur les ondes de VOA, sur le poids politique de l’opposition actuelle en comparaison de celle qui a concouru en 2013, l’ancien président du Conseil constitutionnel, ancien ministre, Omar Chirdon Abass, orateur doté d’un sens de la formule très aiguisée, répond avec une métaphore : elle n’existerait plus, pulvérisée dans la foulée des dernières échéances électorales par le pouvoir comme il le laisse insidieusement entendre : « Une bombe atomique du genre de celle qui est tombée à Hiroshima l’a totalement anéantie, désunie, éparpillée, et ce qu’il en reste, a préféré fuir vers des contrées lointaines plus hospitalières ailleurs autour du globe… ». Moquant les propos tenus quelques jours plus tôt sur les mêmes ondes par la tête de liste de l’UDJ-PDD, Ilaya Ismael Guedi, qui déclarait que son parti - UDJ, dont Ilaya, novice en politique, a hérité au décès de son fondateur, en l’occurrence, de son père, Ismael Guedi Hared - était un parti d’opposition « modérée »… Omar Chirdon Abass n’a pas manqué de manifester son étonnement, tournant en dérision ce qualificatif employé, indiquant ne pas savoir ce qu’il signifiait lorsqu’il est question d’opposition politique ! Allant jusqu’à estimer que cette opposition actuelle, était fabriquée par le pouvoir pour donner l’illusion d’une compétition électorale et que les électeurs devraient se garder de lui faire confiance car elle répondrait à un agenda caché pour lequel elle aurait monnayé ses services théâtrales.
Après les élections de février 2013 et la violente crise post-électorale qui s’en était suivie, on peut craindre que la population désabusée ne sera pas passionnée par ce scrutin sans surprise. C’est la raison pour laquelle on devrait assister à une campagne électorale sans souffle, sans animosité, sans débats d’idées et sans véritable enjeu. La population devrait peu se déplacer dans les meetings pour suivre les joutes oratoires scénarisées. Cette élection semble pliée d’avance… au point que les Djiboutiens sont nombreux à féliciter d’ors et déjà les celles et ceux pressentis pour figurer sur la liste des futurs heureux pensionnaires de la 8e législature. La loi électorale ayant été conçue pour permettre d’assurer une écrasante majorité au vainqueur, il est possible d’anticiper sur les résultats attendus et de connaître précisément, au nom près, dès publication des listes nominatives des candidats par liste, selon leur positionnement individuel, ceux qui seront élus députés, que cela soit sous l’étiquette de la majorité ou de l’opposition... Ce qui nous amène à penser que le seul enjeu véritable de ce scrutin sera le taux d’abstention !
Mahdi A.
Listes des candidats aux élections législatives de février 2018
Ali Sabieh
UMP | |
---|---|
Titulaire | Suppléant-e |
Elmi Obsieh Wais | Farhan Moussa Robleh |
Abdi Khaireh Bouh | Abdillahi Amir Aden |
Roda Ahmed Ali | Nafissa Barkat Dirieh |
Abdou Sikieh Dirieh | Abdillahi Ali Barreh |
Elmi Mahabé Wais | Farhan Hassan Isamël |
Moussa Yabeh Warsama | Hassan Omar Absieh |
Arta
UMP | |
---|---|
Titulaire | Suppléant-e |
Omar Wabéri Malow | Abdourahman Mohamed Djama |
Aicha Mohamed Abdallah | Madina Oudoum Gohar |
Djibril Abdillahi Miganeh | Awad Omar Abdillahi |
Dikhil
UMP | |
---|---|
Titulaire | Suppléant-e |
Ougoureh Kifleh Ahmed | Mohamed Said Moussa |
Abdallah Barkat Ibrahim | Moussa Hamadou Mohamed |
Mahamoud Hassan Farah | Hassan Kayad |
Djama Guedi Aden | Abdoulkader Houssein Ahmed |
Abdoulkader Mohamed Moussa | Abdo Mohamed Abdo |
Nouria Wabéri Houffane | Siman Abdoulkader Wabéri |
Kaltoum Farah Said | Yasin Waiss Diraneh |
Aicha Habib Mohamed | Kadidja Yacoub Abdoulkader |
Abdoulwahab Barkat Gourad | Mohamed Ibrahim Adou |
Ahmed Mohamed Ali | Wais Ahmed Moussa |
Mahammad Moussa Ossa | Said Abdi Said |
Djibouti-Ville
UMP | |
---|---|
Titulaire | Suppléant-e |
Abdoulkader Kamil Mohamed | Abdou Kamil Mohamed |
Mohamed Daoud Chehem | Mohamed Daoud Mohamed |
Ilyas Ahmed Hassan | Deka Mohamed Ahmed |
Ismail Sanalasse Said | Mohamed Ibrahim Chehem |
Mohamed Ahmed Ainan | Kaltoum Moussa Iltireh |
Abdi Isse Boulale | Ali Abdi Ibrahim |
Hassan Aden Guedi | Omar Djama Galab |
Nasro Habib Mohamed | Saida Habib Mohamed |
Zackaria Ahmed Aptidon | Nafissa Abdillahi Dirieh |
Ismail Ahmed Ismail | Kaltoum Hassan Omar |
Houmed Boulsa Hamed | Hassan Gueda Hassan |
Adbi Mahamoud Dembil | Houssein Djamah Hadliye |
Nafissa Dirieh Samireh | Fathia Hassan Darar |
Kassim Abdillahi Farah | Elmi Hassan Farole |
Oumalkhaire Ahmed Omar | Deka Abdillahi Megag |
Darar Ismael Guedi | Kadar Galab Irbad |
Ilyas Moussa Dawaleh | Nima Boulhan Houssein |
Ali Mohamed Daoud | Dini Ali Mahamadé |
Ali Abdi Farah | Mohamed Djama Mahamoud |
Mohamed Ali Houmed | Ouma Mohamed Aramis |
Hassan Omar Mohamed Bourhan | Fatouma Daoud Houmed |
Safia Elmi Djibril | Anab Daher Madar |
Oumma Mohamed Hamid | Aicha Ibrahim Louback |
Oubah Abdillahi Elmi | Nasteho Houssein Idriss |
Mohamed Aden Djama | Elmi Ayeh Gadid |
Housseina Abdoulkader Ali | Madina Mohamed Hassan |
Halo Mohamed Ibrahim | Mohamed Moussas Kamil |
Mohamed Ismael Youssouf | Mohamed Djama Omar |
Dileita Mohamed Dileita | Mohamed Hassan Houmed |
Mahamoud Moustapha Daher | Fatouma-Farhiya Nimaleh Osman |
Ahmed Robleh Abdilleh | Amin Mohamed Djama |
Omar Abdillahi Ahmed | Rachid Mohamed Houssein |
Charmake Moussa Arreh | Farah Mohamed Osman |
Houssein Mohamed Ali | Ismail Ali Chireh |
Saleban Daher Bile | Elmi Osman Omar |
Aicha Kayad Ali | Hawa Bilha Abdi |
Abdourahman Awaleh Yacin | Hassan Osman Darar |
Choukri Ali Ainan | Saredo Mohamed Ali |
Ibrahim Ahmed Abdo | Farah Ali Awad |
Ahmed Bouh Ali | Naima Aden Meraneh |
Hassan Robleh Ali | Mohamed Isman Kaib |
Mohamed Abdallah Ali | Moustapha DjamaAli |
Ali Zeid Ahmed Chadily | Oubad Nasser Ahmed |
Nima Kaireh Boulaleh | Harbi Farah Moussa |
Hasna Moumin Bahdon | Mahad Farah Nour |
Houmed MohamedDini | Abdoulkader Dini Mohamed |
Youssouf Adaweh Ladieh | Faical Oumar Hassan |
Moussa Mohamed Said | Youssouf Abdoulkader Hassanle |
Mohamed Youssouf Goumaneh | Kadija Ali Elmi |
Aden Aouled Adjab | Ahmed Hassan Cheik |
Obock
UMP | |
---|---|
Titulaire | Suppléant-e |
Ali Houmed Hassan | Kamil Youssouf Kamil |
Kamil Houmed Ahmed | Abdoul-kader Mohamed Ali |
Fatouma Mohamed Hamadou | Mohamed Obakar Bililis |
Ali Chehem Bourhan | Issa Mohamed Omar |
Tadjourah
UMP | ARD | |||
---|---|---|---|---|
Titulaire | Suppléant-e | Titulaire | Suppléant-e | |
Ibrahim Chehem Daoud | Houssein Mohamed Ali | Hassan Mohamed Hassan dit Dilleyta | Adan Dini Houmed | |
Omar Aden Said | Youyou Mohamed Ahmed | Fatto Omar Mohamed | Nasro Mohamed Taher | |
Ahadi Ahmed Derberkale | Mohamed Ali Mohamed | Houmed Abass Houmed | Houssein Mohamed Hassan | |
Houmed Mohamed Houmed | Abass Mohamed Houmed | Chehem Mohamed Gadito | Mohamed Kamil Mohamed | |
Hassan Omar Mohamed Kamil | Robleh Moussa Ismael | Ahmed Momin Mohamed | Mohamed Bareh Ali | |
Ahmed Hassan Mohamed | Halima Chehem Ahmed | Mohamed Bareh Ali | Nafissa Youssouf Hassan |
[1] Houmed-Gaba Barkat Siradj est le frère du principal notable de la communauté des Ablek-haïssamale. Porte parole du sultan de Tadjourah, qui préside l’assemblée coutumière des notables de la ville blanche. Il a aussi un lien de parenté avec Ali Barkat Siradj, ancien directeur de rédaction du quotidien La Nation.