Le ministre de l’Intérieur, Said Nouh Hassan, a annoncé ce jeudi 3 avril 2025 ce qu’il présente comme une mesure-choc pour lutter contre l’immigration illégale : les étrangers en situation irrégulière sont invités à quitter volontairement et pacifiquement le territoire djiboutien dans un délai d’un mois. Passé cette échéance, les opérations de contrôle et de reconduite aux frontières seront intensifiées.
Dans sa déclaration, le ministre a justifié cette décision par la nécessité de garantir la sécurité publique et de maintenir l’ordre. Selon lui, cette politique vise à répondre aux inquiétudes croissantes concernant la stabilité nationale, bien qu’il n’ait pas fourni d’informations sur d’éventuels incidents récents.
La priorité absolue est le respect des lois et la protection des citoyens, a martelé Said Nouh Hassan, en insistant sur le caractère ferme mais équitable » de la mesure. Il a appelé les concernés à une coopération responsable, évitant ainsi des mesures coercitives après le 3 mai 2025.
Dès l’expiration du délai, les forces de sécurité et les services d’immigration seront mobilisés pour lancer des opérations ciblées : contrôles d’identité renforcés, interpellations et reconduites systématiques aux frontières, selon les modalités prévues par la loi. Le ministre n’a toutefois pas précisé les moyens qui seront engagés dans cette campagne, ni son impact sur les relations diplomatiques avec les pays d’origine des migrants.
Si le gouvernement revendique une approche humanitaire en offrant un délai de départ volontaire, cette annonce suscite des interrogations parmi les associations de défense des droits des migrants. En effet, aucun dispositif d’accompagnement ou d’aide au retour n’a été évoqué, ce qui renforce les inquiétudes concernant la précarité accrue des personnes concernées.
Ce discours veut marquer un tournant dans la politique migratoire djiboutienne, en alignant le discours gouvernemental sur une ligne sécuritaire. Reste à observer son application sur le terrain et ses conséquences sociales.