D’après des communiqués de la présidence.

Ce 26 novembre, Abdel-Fattah Al Burhan a eu plusieurs entretiens à Djibouti, qui porte actuellement la présidence de l’IGAD. Sa rencontre avec Ismail Omar Guelleh a permis d’explorer les voies et moyens vers un règlement de la crise au Soudan. Le président djiboutien a présenté les grandes lignes d’un plan de sortie de crise, qui doit commencer par un cessez-le-feu :
« Nous pensons que la poursuite de la guerre menace l’unité et l’intégrité territoriale du Soudan et ouvre la voie à des interventions étrangères visant à diviser le Soudan. C’est pourquoi nous appelons à arrêter les combats ». À terme, il s’agit de mettre en place des corridors sécurisés pour acheminer l’aide humanitaire nécessaire. Une trêve durable, premettrait l’organisation d’un dialogue étendu à toutes les sensibilités politiques soudanaises en vue de constituer un gouvernement d’union nationale. Dans tous les cas, les Soudanais doivent être les seuls à décider de leur avenir :
« La République de Djibouti considère l’État du Soudan comme un pays frère avec lequel nous entretenons des relations de parenté et de fraternité. De ce point de vue, nous tenons à la souveraineté de l’État du Soudan, à l’intégrité de son territoire, à sa stabilité et à la non-ingérence dans ses affaires intérieures. […] Des initiatives régionales et internationales ont été lancées depuis le début des combats le 15 avril pour mettre fin au conflit et trouver des solutions pacifiques à la crise […]. Au sein de l’IGAD, nous avons rapidement présenté une initiative visant à arrêter la guerre dès le premier instant, car le Soudan est un membre établi et actif de notre organisation ».

Le président de la République a insisté sur le « rôle important joué par le Royaume frère d’Arabie saoudite, représenté par la plateforme de Djeddah, aux côtés des Etats Unis d’Amérique, de l’Union africaine et de l’IGAD, pour ouvrir la voie au dialogue entre les Soudanais. […] Aujourd’hui, nous constatons que toutes les initiatives vont dans la même direction », a observé le chef de l’Etat qui a appelé « à la coordination des initiatives régionales et internationales » et indiqué que « l’initiative de l’IGAD, de l’Union africaine et de la plateforme de Djeddah sont les plus appropriées pour trouver une solution au problème ». Il a insisté sur la nécessité « des forces vives de ce pays frère à s’engager à mettre en œuvre les résultats du dialogue et à œuvrer à la réconciliation nationale » et a clos son intervention en rappelant « la disponibilité de Djibouti à apporter toute aide au Soudan, que ce soit au niveau des relations bilatérales ou à travers sa présidence actuelle de l’IGAD » afin que « son peuple généreux profite de ses richesses ».

De son côté, le président du Conseil souverain de transition de la République du Soudan, le général Abdel Fattah Al-Burhan, a présenté la situation actuelle dans son pays et fait état de la détermination de son gouvernement à œuvrer en faveur du retour de la paix, de la stabilité et de la concorde nationale.
Il était accompagné d’une importante délégation composée notamment du ministre des Affaires étrangères, Ali Al-Sadeck Ali, du directeur de cabinet de la présidence, Al Sadeck Ismail, du directeur des renseignements généraux, le général Ahmed Ibrahim Ali et du chargé d’affaires soudanais à de Djibouti, Dalal Mohamed Al-Moubarak.
Coté djiboutien, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, le chef de la Sécurité nationale, Hassan Said Kaireh, le directeur de cabinet de la présidence, Mohamed Sadek Saleh, l’ambassadeur djiboutien au Soudan, Issa Kaireh Robleh, la conseillère diplomatique du chef de l’État, Fathia Djama Oudine, et le directeur du Département arabe du ministère des Affaires étrangères, Mohamed Doualeh Wallieh, ont pris part à cette rencontre.

La partie soudanaise a salué le rôle de la République de Djibouti dans la recherche d’une solution au conflit au Soudan, tant au niveau des relations bilatérales qu’en tant que président actuel de l’IGAD.
Les deux parties ont également accueilli favorablement les initiatives régionales et internationales appelant à mettre fin à la crise soudanaise, en particulier l’Initiative d’Addis-Abeba, l’Union africaine et la Plateforme de Djeddah. Elles ont souligné la nécessité de coordonner ces initiatives pour éviter une complexité et une dispersion des efforts.
Elles ont souligné l’importance de respecter les accords conclus à la Plateforme de Djeddah, en particulier la déclaration du 11 mai 2023 et l’accord du 4 novembre 2023, qui prévoient un cessez-le-feu à long terme et facilitent l’accès à l’aide humanitaire.
Elles ont par ailleurs salué les efforts de l’Arabie saoudite et des États-Unis, partenaires clés dans la Plateforme de Djeddah, et ont condamné les graves violations commises par les autorités israéliennes dans la bande de Gaza, appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour protéger le peuple palestinien.
Enfin, la délégation soudanaise a exprimé sa gratitude envers Djibouti pour son accueil chaleureux, saluant les efforts d’Ismaïl Omar Guelleh pour contribuer à la résolution du conflit au Soudan, et reconnaissant le rôle de Djibouti dans le soutien du Soudan sur la scène régionale et internationale.