Human Village - information autrement
 
Fin de la mission du FMI à Djibouti
décembre 2022 (Human Village 46).
 

Communiqué du FMI [1]

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les opinions exprimées dans ces déclarations sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles de son conseil d’administration. Cette mission ne donnera pas lieu à un examen par le conseil d’administration.
Les investissements importants des dix dernières années ont conduit à une forte croissance économique, mais les bénéfices n’ont pas été largement répartis et l’endettement public a nettement augmenté.
Une série de chocs extérieurs ont pesé lourdement sur l’économie et ont amplifié les tensions budgétaires, déjà considérables. Le service de la dette a triplé.
Une action urgente est nécessaire pour rétablir la viabilité de la dette et promouvoir une croissance inclusive, tout en dégageant un espace budgétaire pour plus de dépenses sociales.

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Brett Rayner a effectué une mission à Djibouti du 4 au 15 décembre. À l’issue de la mission, M. Rayner a fait la déclaration suivante :
« Des investissements à grande échelle dans les infrastructures ont conduit à une forte croissance économique, mais les bénéfices n’ont pas été largement répartis. Djibouti a investi massivement dans des infrastructures reliant l’Éthiopie aux marchés mondiaux, portant la croissance à une moyenne de 6,2 % sur la période 2013–19, avant la crise de la COVID-19. Toutefois, la priorité étant donnée aux projets d’investissement, peu d’emplois ont été créés et le chômage reste élevé.
La plupart des investissements ont été financés par l’endettement des entreprises publiques, ce qui a exacerbé les vulnérabilités résultant du rétrécissement de l’assiette fiscale. La dette publique extérieure est passée de 34 % du PIB en 2013 à 72 % en 2021 et est majoritairement détenue par des entreprises publiques. En parallèle, les recettes publiques ont diminué en raison des exonérations généralisées, et les loyers versés par les bases militaires étrangères sont restés inchangés depuis 2016. Le secteur financier a également connu une croissance rapide, d’où des difficultés en matière de supervision.
Le conflit en Éthiopie a lourdement pesé sur l’économie djiboutienne. La reprise des hostilités cette année a entraîné une nouvelle baisse du trafic portuaire alors que les résultats enregistrés en 2020 et 2021 étaient déjà faibles. En outre, la hausse des prix des produits de base et la sécheresse dans la région ont érodé le pouvoir d’achat des ménages et réduit davantage les recettes publiques. Par conséquent, la croissance devrait ralentir à 2,5 % et la balance commerciale devrait se dégrader en 2022. Une trêve conclue en novembre en Éthiopie pourrait permettre une reprise des échanges, inverser les baisses récentes de l’activité portuaire et aider à attirer de nouveaux investissements étrangers. Les services du FMI prévoient que la croissance économique se redresserait avec un rebond en Éthiopie, et que l’inflation chuterait conformément aux tendances internationales.
Le principal défi de Djibouti est d’ajuster son modèle de croissance afin de réduire sa dépendance des investissements financés par l’endettement et soutenir la reprise inclusive du pays suite chocs successifs qu’il a subis. Les autorités ont réagi aux chocs en consolidant le budget et en accumulant de nouveaux arriérés en attendant les résultats de négociation de restructuration en cours vers leur principal créancier, mais les besoins en matière de dépenses nécessaires sont importants et le service de la dette devrait encore augmenter. Cependant, pour rétablir la viabilité de la dette et soutenir une croissance inclusive, il est indispensable de privilégier la mobilisation des recettes intérieures et d’améliorer la surveillance des entreprises publiques. Les autorités devraient aussi rationaliser les subventions en passant à des mesures de soutien plus ciblées. Des réformes structurelles, de gouvernance, et de gestion des finances publiques seront également de mise pour préserver la stabilité économique et pour créer des emplois.
Une plus grande inclusion financière soutiendrait la stabilité macroéconomique et la croissance inclusive. Il convient aussi d’accroitre la part d’adultes bancarisés et de diminuer les disparités entre les genres pour favoriser la croissance en dehors du pôle commercial et réduire la taille du secteur informel. Les autorités sont encouragées à tirer parti des efforts en cours visant à élargir l’accès aux systèmes de paiement et au registre des crédits. La privatisation d’une participation minoritaire dans Djibouti Telecom générant un intérêt insuffisant, les autorités sont encouragées à envisager d’offrir une participation plus importante, car l’apport d’investissements privés peut contribuer à réduire les prix de l’informatique et à élargir l’accès aux services bancaires mobiles. Le dispositif de contrôle devrait évoluer au même rythme que la croissance rapide du système bancaire, et bien que le dispositif de la caisse d’émission ait offert au pays un ancrage nominal efficace et a contribué à établir la confiance dans les transactions internationales, les autorités devront instaurer des outils pour rendre la politique monétaire plus flexible.
L’équipe de la mission tient à remercier les autorités tant pour leur accueil chaleureux que pour leur participation aux échanges fructueux qui se sont déroulés et espère poursuivre son étroite coopération avec Djibouti. »


[1Voir en ligne sur le site du FMI.

 
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