Human Village - information autrement
 
En aparté avec... Yves Boudot
par Mahdi A., mai 2009 (Human Village 6).
 

Pourriez-vous nous expliquer les raisons qui ont poussé l’AFD à mettre en place une structure dédiée au soutien du secteur privé ?
L’AFD (à l’époque la CCCE, caisse centrale de coopération économique) a créé Proparco en 1977 avec la conviction que le secteur privé devait être un acteur essentiel dans le développement des économies du Sud. Cette filiale a donc été créée initialement pour prendre des participations dans les activités dites de capital-risque : puis, elle a étendu son activité aux concours à long terme, s’est ouvert à l’actionnariat privé et elle a représenté en 2007, avec un bilan de prés d’un milliard d’euros, un niveau d’engagements de 600 M£ et un résultat positif de 24 M£.
La mission principale de Proparco est de catalyser les investissements privés en faveur des pays en développement tant en faveur des oobjectifs du millénaire que pour des projets de croissance en particulier orientés vers le développement durable. Proparco a aussi pour priorité transversale de promouvoir les savoir-faire français et de travailler avec les autres bailleurs de fonds. Son action s’inscrit dans le droit fil du discours de notre président de la République en janvier 2008 : 45% des engagements de Proparco ont concerné en 2007 l’Afrique du sub-saharienne. À Djibouti le premier engagement de Proparco date de 2008 : Il s’agit d’un concours de 23M$ dans le financement global de Doraleh Terminal Container.
Comme vous le savez, l’AFD elle même peut intervenir en faveur du secteur privé grâce au fonds de garantie Ariz qui garantie partiellement (50%) les concours à moyens et long termes que les banques commerciales peuvent octroyer, ce qui réduit ainsi leur niveau de risques.

Ne pensez-vous pas que dans une certaine mesure la Proparco concurrence les banques de la place ?
Une des philosophies de Proparco est la subsidiarité : ce terme technique signifie simplement que Proparco peut venir en complément ou en leader sur des opérations commerciales lorsque ceci est souhaité par les banques de la place qui n’ont pas toujours les ressources pour financer ces projets ou les équipes techniques capables de les instruire. Il n’y a donc pas de concurrence car les créneaux ne sont pas les mêmes, mais il y a au contraire une véritable complémentarité.

Quelles sont les conditions requises pour l’obtention du concours financier de l’AFD ?
L’AFD, via Ariz, instrument de garantie, n’intervient pas directement en faveur des PME : elle peut intervenir pour garantir partiellement (50%) des concours jusqu’a l’équivalent de 4M£, que les principales banques commerciales d’une place (qui bénéficient d’une notation internationale) octroient à leurs clients pour des investissements productifs.
Il n’y a donc pas de contact direct entre l’AFD et les clients finaux pour ce type de produits. Pour des dossiers d’investissements plus importants que ces montants, c’est Proparco qui est compétent et l’agence de Djibouti peut avoir un premier contact avec les investisseurs.

À travers cette nouvelle forme d’appui, doit-on comprendre que l’AFD a renouvelé partiellement sa stratégie d’aide au développement ? Un secteur privé renforcé et soutenu dans ses objectifs de croissance ne sera que plus à même de créer des emplois, de la richesse et par conséquent de lutter contre la pauvreté. La question que l’on se pose spontanément est la suivante : pourquoi avoir tant attendu avant de lancer ce programme en République de Djibouti ?
L’AFD avait depuis longtemps des programme de garantie qui ne décollaient pas véritablement mais ils ont été refondus complètement en 2007/2008 : nous avons aujourd’hui un mécanisme, Ariz, qui semble correspondre aux besoins profonds des pays et surtout de leurs banque commerciales.
À Djibouti nous avons fait une première garantie avec la Banque Indosuez-Mer Rouge mi-2008 pour une entreprise de pêche et nous venons d’en faire une seconde avec la BCI-MR/BRED. Nous espérons continuer ces opérations avec ces deux banques en 2009 et 2010 et même amplifier l’octroi de ce type de produits. Pour elles, cela leur permet de mieux répondre aux besoins de leur clientèle tout en respectant les ratios prudentiels de leur maisons mère et de la banque centrale djiboutienne.
Je voudrais néanmoins conclure en vous indiquant que se sont la qualité des projets des investisseurs djiboutiens, qui s’est améliorée, ainsi que l’économie toute entière depuis quelques années, et qui permet tant aux banques commerciales qu’à un bailleur de fonds comme l’AFD d’amplifier leur actions. Les bons projets portés par des promoteurs professionnels et dynamiques trouvent toujours des bons financements…

Propos recueillis par Mahdi A.

 
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