Qui l’aurait imaginé ? Ce matin - lundi 11 -, à la chambre de commerce se déroulait l’élection du comité de direction de l’Association professionnelle des transitaires djiboutiens (ATD). Les 62 membres ne sont pas parvenus à départager les deux listes candidates malgré un vote exemplaire au scrutin majoritaire de liste.
Cette élection professionnelle devait permettre aux membres du groupement d’élire leurs représentants à la direction de l’entité. Le dépouillement aura donné des sueurs froides aux deux parties, le suspense aura duré jusqu’au dernier bulletin. Mais que faire lorsque les deux listes arrivent à égalité ? Aucune liste n’a l’avantage, 31 bulletin blanc (liste 1) et 31 bulletin vert (liste 2)… Par principe dans une élection avec deux candidats, la règle de la majorité désigne le vainqueur sans ambiguïté. Comment désigner le vainqueur dans cette situation ? En général, c’est la prime à l’âge, c’est une tradition qui permet d’éviter de retourner aux urnes, mais pour ce faire, il aurait fallu que les textes prévoient la parade, la prime à l’âge, ce n’est malheureusement pas le cas. La solution consisterait donc, à rejouer la partie dans des conditions semblables. C’est l’option démocratique.
Imaginons maintenant que les membres des deux camps opposés restent arcs boutés sur leur position, et que l’on ne parvienne pas à attribuer de deuxième place lors d’un deuxième vote, et que l’on obtienne toujours le même nombre de voix… Le dilemme serait d’un tout autre acabit, renforçant irrémédiablement les antagonismes entre les deux groupes concurrents.
Constatant que les deux parties sont ex-aequo, le président sortant de l’ATD, Chehem Mohamed Dileita, a invité les candidats à se réunir au siège du groupement demain matin - mardi 12 - pour définir la nouvelle marche à suivre. Le plausible sera de constater la nécessite de procéder à une nouvelle élection. Mais il pourrait aussi proposer un compromis, pour une durée transitoire de deux ans par exemple, qui ouvrirait la voie à un apaisement. Les leaders des deux listes pourraient se succéder à la tête de l’ATD, le premier s’engageant à passer la main après douze mois. Les colistiers prendraient la moitié des places et obtiendraient une représentation égale au sein du comité. Cette solution mettrait fin à une crise qui n’a que trop duré. Chehem Mohamed Dileita serait très inspiré de proposer cette option qui permettrait de tourner la page des rancœurs et des colères pour préserver la cohésion et la solidarité des membres et assurer l’unité du groupement. Cette idée est d’autant plus pertinente que lorsqu’on lit attentivement le programme des listes, on se rend compte qu’il n’y a que l’épaisseur d’une feuille à papier entre les propositions. Espérons que le bon sens l’emportera !
Enfin on ne peut pas se quitter sans mentionner que l’élection s’est déroulée dans les règles de l’art. Il faut saluer la parfaite neutralité de Chehem Mohamed Dileita, et la sincérité des opérations électorales qui ont été d’une extraordinaire transparence.
Mahdi A.