D’après un communiqué de la présidence.
Dans un monde secoué par des crises répétées et des bouleversements économiques, Djibouti doit repenser son modèle de développement. Les entreprises publiques, longtemps perçues comme rigides et inefficaces, sont appelées à jouer un rôle central dans la transformation économique du pays. Elles doivent devenir des leviers de croissance, des vecteurs de compétitivité et des outils au service du progrès social.
Le gouvernement annonce une réforme qui vise d’abord à moderniser leur gouvernance pour les aligner sur les standards internationaux. L’objectif est de renforcer la transparence, la responsabilité et la performance, tout en assurant une meilleure contribution des entreprises publiques au développement du pays. Il s’agit aussi de restaurer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux dans la gestion des ressources publiques.
Pour atteindre ces objectifs, la réforme s’appuie sur plusieurs principes : des mécanismes de contrôle plus rigoureux, la transparence avec la publication des comptes, et la signature de contrats d’objectifs et de performance entre l’État et chaque entreprise publique. Ces mesures sont inspirées des bonnes pratiques internationales, adaptées au contexte djiboutien. Par ailleurs, un effort particulier sera engagé pour renforcer les compétences des dirigeants et des salariés et intégrer les dimensions sociales et environnementales dans la gestion quotidienne.
La réussite de cette réforme demande la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés : assemblées générales, conseils d’administration, directions générales, ministères de tutelle et Secrétariat exécutif chargé du portefeuille de l’État (SEPE). Ce dernier est chargé de la coordination des actions, de l’accompagnement des structures et du suivi des résultats. Des indicateurs de performance précis sont définis, et un cadre de concertation est mis en place afin de garantir la cohérence de l’ensemble.
Au-delà de la réforme administrative, c’est une transformation économique plus large qui est en jeu. Djibouti cherche à évoluer vers un modèle de développement plus diversifié et plus résilient, capable de résister aux chocs extérieurs. Les entreprises publiques doivent contribuer activement à cette mutation en fournissant des services de qualité, accessibles à tous, tout en veillant à une meilleure rentabilité et à un impact positif sur le PIB. L’État conserve son rôle stratégique de pilotage et de contrôle, mais il laisse plus d’autonomie aux entreprises publiques, pour les rendre plus efficaces et innovantes.
La réforme des entreprises publiques à Djibouti est un impératif économique et un pari sur l’avenir. En modernisant leur gouvernance et en professionnalisant leur gestion, le gouvernement souhaite bâtir des institutions solides, capables d’accompagner ses ambitions de développement.
Cette réforme doit permettre à Djibouti d’inscrire son économie dans une une trajectoire de progrès inclusif et maîtrisé. Elle demande une continuité politique, un engagement institutionnel fort, et une capacité à adapter les bonnes pratiques internationales aux réalités djiboutiennes.
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Allocution du président de la République, Ismaïl Omar Guelleh
Dans le cadre de la journée nationale sur la bonne gouvernance des entreprises et établissements publics.
En cette journée nationale dédiée à la gouvernance des entreprises et établissement publics, j’ai tenu à vous accueillir dans l’enceinte du Palais de la république pour vous signifier l’importance que j’accorde à la gouvernance des entités dont la responsabilité vous a été confiée. Je sais que c’est une responsabilité prégnante, qui vous engage, et vous demande un investissement de chaque instant.
Je sais aussi que c’est une responsabilité exigeante, car on attend de vous des résultats, tangibles, palpables, qui impactent positivement le quotidien de nos concitoyens. Je sais également les difficultés qui sont les vôtres. Ces difficultés, vous les éprouvez des fois, dans la distorsion entre les objectifs assignés et les moyens mis à votre disposition. Vous les éprouvez aussi lorsque vous êtes tenaillé entre lourdeur bureaucratique et les demandes pressantes des usagers.
Mesdames et Messieurs,
Ces difficultés et tant d’autres, le gouvernement les a répertoriées dans un diagnostic approfondi qui dresse l’état de nos entreprises et établissements publics.
Il s’est livré à un examen critique sans tabou, ni concession en mettant en relief les obstacles sur le chemin de la bonne gouvernance.
Ce diagnostic radical, le gouvernement l’a entrepris aussi dans le cadre d’un dialogue constructif avec l’ensemble des parties prenantes de façon à en garantir l’inclusivité et l’appropriation collective.
C’est pourquoi l’initiative de reformer en profondeur nos établissements et entreprises publics puise sa légitimité dans une volonté politique clairement réfléchie.
Mesdames et Messieurs,
Dans un monde en proie à des crises de toutes sortes, aussi bien imprévisibles que violentes, chaque nation est confrontée à des tensions qui peuvent ébranler son modèle économique et son modèle social. Notre pays ne fait pas exception à la règle même si nous avons su faire preuve de résilience lorsqu’il le fallait. En grande partie d’ailleurs grâce aux entreprises publiques qui tantôt en servant d’amortisseur face aux chocs exogènes, tantôt de levier de croissance pour notre économie nationale, ont pleinement participé à notre développement socio-économique.
C’est pourquoi la reforme préconisée tend à projeter nos entreprises et établissements publics dans le nouveau contexte pour qu’elles continuent à assumer leur double objectif de service public et de développement économique.
Ce nouveau contexte, comme vous le savez, il est fait de compétitivité mais il est fait aussi d’innovation avec le numérique et déjà l’intelligence artificielle. Nous devons non seulement intégrer ces paramètres dans la structuration de nos entreprises mais en faire des atouts pour atteindre nos objectifs.
Vous l’aurez compris, la reforme que nous ambitionnons n’est rien d’autre qu’une modernisation de nos entreprises pour les rendre plus adaptées aux exigences et aux enjeux d’aujourd’hui et de demain.
Cette réforme, mesdames et messieurs, doit impérativement reposer sur trois piliers qui formeront l’armature de la bonne gouvernance publique.
Tout d’abord l’efficacité et la performance.
En effet pour que nos établissements et nos entreprises développent une culture de performance et d’efficacité elles doivent s’appuyer sur une ressource humaine de très grande compétence.
C’est-à-dire des hommes et des femmes dont l’expérience et la formation servent de plus-value à la compétitivité et au rendement de l’entreprise.
Le deuxième pilier de cette réforme, c’est l’exigence de transparence et de redevabilité. Là aussi nous ne devons pas tergiverser. Chaque franc public investi doit être traçable. Ce n’est pas seulement une question d’intégrité et de moralité. Mais c’est aussi un enjeu de crédibilité et de confiance vis-à-vis de nos concitoyens.
Enfin le troisième pilier sur lequel repose cette réforme concerne la perception même de nos entreprises.
Nous devons en effet considérer nos entreprises comme un patrimoine d’intérêt commun. Et ceci en gardant à l’esprit que ce que nous entreprenons aujourd’hui, nous les réalisons aussi pour les générations futures.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le voyez, cette réforme ne découle pas d’un choix politique contingent, mais d’une nécessité historique qui engage notre futur et notre devenir.
Comme toute réforme d’envergure, cette réforme suscitera sans doute des résistances, car elle vient bousculer nos inerties et nos habitudes. Mais cette remise en question est salutaire car elle est la condition de cette régénération des esprits indispensable pour la bonne gouvernance des nos entreprises publiques.
Naturellement, dans cette nouvelle configuration qui se redessine, l’État actionnaire veillera aussi bien à la protection de ses actifs qu’à la cohérence stratégique de ses engagements. Tout en assumant pleinement son rôle de gérant de l’accès et de droit au service public de qualité, l’État fera en sorte que, dans les secteurs concurrentiels, nos entreprises et établissements publics restent dans une logique de compétitivité.
Mesdames et Messieurs,
C’est donc dans ce nouveau cadre que nos entreprises et établissements publics devront désormais se mouvoir et conclure un contrat d’objectifs et de performance. Ce contrat incarnera leur engagement devant la nation et les rendra comptables de leurs actions et de leurs résultats. Ce dernier disposera naturellement de tous les moyens appropriés pour engager cette réforme vitale pour notre pays et notre économie.
Et je veillerai personnellement à la concrétisation de cette réforme d’intérêt suprême pour notre Nation.
Il est temps de passer des intentions aux actes.
Je vous remercie de votre attention.
Cette réforme des entreprises publiques est à saluer : elle vise une gestion plus efficace, plus transparente, et tournée vers les résultats.
Un grand merci pour le président IOG pour sa vision et son engagement constant en faveur d’une gouvernance plus juste et efficace.
Courage et persévérance à toute l’équipe du Secrétariat exécutif du portefeuille de l’état engagée dans cette transformation stratégique pour l’avenir de Djibouti. Et bravo aussi au réformiste IMD pour la concrétisation du SEPE sous le leadership du président de la république.