D’après un communiqué de l’Union européenne du 3 octobre 2022.
L’Union européenne, l’Agence française de développement (AFD) et le ministère djiboutien de l’Économie et des Finances en charge de l’Industrie viennent de signer des conventions d’un montant total de 40M€, dans le cadre de la Team Europe initiative « Djibouti propre et prospère à l’horizon 2027 », visant à améliorer les conditions d’accès à l’eau et à l’assainissement à Djibouti. Ces nouveaux fonds, en partie délégués par l’Union européenne à l’AFD (pour un montant de 30M€), viennent renforcer l’engagement de la Team Europe dans ce secteur.
Djibouti ville propre et prospère
La gestion des ressources en eau est un enjeu critique sur l’ensemble du territoire djiboutien, situé en zone aride. Le pays a historiquement assuré son alimentation en eau potable à partir de ressources souterraines, aujourd’hui surexploitées et menacées par des phénomènes d’intrusion saline. L’État a donc lancé des projets de mobilisation de ressources en eau alternatives, qui ont augmenté de manière significative les volumes d’eau potable distribués, entrainant de fait une augmentation des volumes d’eaux usées à collecter et à traiter.
Ces nouveaux projets visent à accompagner l’Office national de l’eau et de l’assainissement de Djibouti (ONEAD) face à ces enjeux.
Améliorer l’accès au service d’assainissement collectif
Deux des nouveaux projets signés visent à améliorer le traitement des eaux usées dans plusieurs localités du grand Djibouti (Balbala et Djibouti-ville). Le premier, Perrad III, vient compléter les financements déjà alloués par l’UE et l’AFD sur Perrad I et Perrad II, et permettra d’accroitre le réseau d’assainissement de cinq quartiers de Djibouti-ville. Il est financé avec une enveloppe supplémentaire de 15M€ déléguée à l’AFD par l’Union européenne, portant le montant total du projet Perrad à près de 47 M€. Il devrait permettre à 30 000 personnes de bénéficier d’un accès au service d’assainissement collectif.
Le second projet, d’un montant de 10M€, délégués par l’Union européenne à l’AFD, vise à acheminer les effluents de plusieurs quartiers de Balbala Sud vers la nouvelle station d’épuration de Balbala, financée par l’UE. Sur 11km de collecteurs prévus, 6,5 km seront construits dans le cadre de ce projet, ainsi que trois stations de pompage. Le projet permettra à plus de 10 000 personnes ainsi qu’aux 11 000 étudiants de l’Université de Djibouti de bénéficier d’un service d’eau d’assainissement géré en toute sécurité, d’éviter le rejet de 1 300 m3 par jour d’eaux usées non traitées dans l’environnement et, à terme, de réutiliser les eaux traitées pour l’irrigation de parcelles agricoles.
Cette initiative s’inscrit plus globalement dans la stratégie « Global Gateway » de l’Union européenne qui a pour objectif de réaliser des projets durables et de qualité, tenant compte des besoins des pays partenaires et garantissant des avantages durables pour les communautés locales.
« Ces investissements nécessaires pour la ville de Djibouti, prévus dans le schéma directeur de l’assainissement de la ville de Djibouti et financé par l’UE en 2018, permettront également l’émergence d’une économie circulaire de l’eau favorisée par une nouvelle ressource induite par la réutilisation des eaux usées traitées. Ce projet va renforcer, j’en suis persuadé, la gestion durable de l’usine de dessalement financé par l’UE dans sa première phase et prochainement par la BEI pour sa deuxième phase » a déclaré Fabrice Basile, chargé d’affaire de la délégation de l’Union européenne à Djibouti
« Nous sommes fiers de signer ce projet, qui permettra d’améliorer durablement les conditions de vie des habitants de Djibouti-ville et des quartiers sud de la commune de Balbala, en réduisant les risques sanitaires et la propagation de maladies liés à la présence d’eaux usées, et en préservant la ressource en eau. Ce type d’action prend tout son sens dans un contexte de stress hydrique, renforcé par le changement climatique », s’est réjouie Hélène Vidon, directrice de l’AFD à Djibouti.
Améliorer la performance de l’ONEAD pour un service d’eau de qualité
Avec la mise en service de grandes infrastructures stratégiques dans le secteur de l’eau potable, l’ONEAD fait face à une augmentation de la complexité de ses activités de maîtrise d’ouvrage et d’exploitant du service d’eau potable. Le projet Peospero, financé par une subvention de 10 M€ de l’AFD et une délégation de fonds de l’UE de 5 M€, améliorera les performances et les conditions d’exploitation du service d’eau de l’ONEAD dans le cadre d’un contrat de performance. Celui-ci sera mis en œuvre avec l’aide d’un assistant-exploitant, présent pour une période de cinq à sept ans, et rémunéré en partie sur l’atteinte d’objectifs liés à l’amélioration de la qualité du service et à l’amélioration des résultats financiers de l’ONEAD.
Pour Mohamed Fouad Abdo, directeur général de l’ONEAD « ce projet démontre une fois de plus l’effort consenti par le gouvernement djiboutien pour l’amélioration des conditions de vie des ménages et l’accès à un assainissement collectif, dans le cadre du schéma directeur de l’assainissement (mis en service en 2015 à grâce à l’UE et l’AFD). Ce projet vient compléter les conventions déjà signées avec l’objectif d’améliorer la performance de l’ONEAD, de contribuer à atteindre un taux de raccordement de 60% à moyen terme et 80% à long terme après la réalisation de tous les projets prévus par le schéma directeur d’assainissement, et de permettre une réutilisation des eaux traitées pour l’agriculture. Avec l’augmentation de la production d’eau grâce au projet d’interconnexion, et au dessalement, la réalisation de réseaux d’assainissement et de la STEP est une urgence absolue. L’UE et l’AFD sont de solides partenaires de l’ONEAD, sans qui les projets importants en cours et ceux pour lesquels nous sommes aujourd’hui réunis n’auraient pas été possibles ».